1. Thèse à la grecque. L'étudiante et le pêcheur. (3)


    Datte: 17/02/2020, Catégories: Voyeur / Exhib / Nudisme Auteur: bobby29, Source: Xstory

    Six JUILLET
    
    Il fait chaud. Je suis dans la maison. Je n’ai pas réussi à me réveiller assez tôt aujourd’hui pour aller à la crique. Il est 11 heures. Le soleil tape trop fort maintenant. Ce soir peut-être ? Je traîne en petite culotte entre mon ordinateur, sur la table de la cuisine, et le lit où je m’affale de longs moments pour lire.
    
    Avant-hier, trop écœurée par la réponse de Michel, je n’ai pas eu le courage de me remettre à travailler. Je suis restée lire des magazines, un roman, téléchargés sur ma tablette avant de partir. J’ai cuisiné un peu plus que d’habitude. J’ai dormi. Le soir, je suis retournée marcher le long de la côte. En revenant, j’ai aperçu Adonis. Il réinstallait son filet. Je suis restée le regarder un peu. C’était beau, ces gestes précis, maîtrisés. Puis il a plongé, avec son tuba et son pic. Je le suivais, la tâche de son maillot rouge, son dos, ses fesses qui pointaient vers moi à chaque nouvelle incursion vers le fond... Il est magnifique. Lorsqu’il est remonté sur le rocher, nos regards se sont croisés. Nous nous sommes longuement regardés. Puis je l’ai salué et je suis rentrée. Enfin, je me suis remise à mon ordinateur et j’ai travaillé une bonne partie de la nuit. J’ai continué hier, presque toute la journée.
    
    J’ai repris ma thèse. Je ne changerai pas de plan ni d’idée. J’irai jusqu’au bout. J’ai réorganisé les chapitres que j’avais déjà écrits, je réécrirai plus tard les parties à revoir, je vois ce qu’il me manque, je commence à combler ...
    ... les vides. Je passe beaucoup de temps sur les cavaliers de Marini. Ces figures me fascinent. Ce sont elles qui m’ont guidé vers ce sujet. Elles sont tellement marquantes, révélatrices de son évolution au fil des ans. Bien sûr, elles prouvent qu’il n’a jamais renoncé, à travers la figuration, à la dimension psychologique... contrairement à Giacometti. Mais ils se sont côtoyés, admirés, influencés. Et Giacometti a bien repris une des Pomone de Marini, pour la faire sienne. C’est un vrai dialogue. Parfois en désaccord, mais qui les a nourris, tous deux... Confortés aussi dans leur refus d’abandonner la figuration. L’influence est vraiment réciproque !
    
    Ces cavaliers... nus sur leur monture, ne faisant qu’un seul corps, d’abord calmes, puissants, puis au contraire, de plus en plus tourmentés et irrémédiablement désunis. Le cri terrible de l’homme et du cheval... le déséquilibre. Les figures de Giacometti aussi étaient en déséquilibre. Ces femmes et hommes qui marchent, d’abord pleinement debout, ancrés, puis de plus en plus tendus vers l’avant, de moins en moins stables...
    
    J’y arriverai. Je lui tiendrai tête.
    
    Je me suis endormie. J’ai fait deux bonnes heures de sieste je crois. Il est 17 heures. Même nue sur le lit, j’ai transpiré. Le drap est mouillé. Il doit commencer à faire moins chaud maintenant. Je sors sur la terrasse, enveloppée dans le drap. La mer est bleu pâle, légèrement voilée par la chaleur. Le ciel est transparent. Même sous la treille, la lumière m’éblouit. ...
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