La transgression
Datte: 15/02/2020,
Catégories:
fh,
extracon,
copains,
bizarre,
hotel,
dispute,
revede,
pénétratio,
fsodo,
nostalgie,
portrait,
Auteur: Lignière, Source: Revebebe
... mari.
— Il n’est jamais trop tard pour bien faire.
— J’attendais une réponse un peu moins facile de votre part. Vous me décevez.
— Soit, mais avouez que ma position n’est pas la plus simple. Vous êtes maître du jeu. Je propose et vous disposez.
Je m’étais alors un peu rapproché d’elle et j’avais posé ma main sur sa hanche.
— Louis, faites attention. On pourrait être vu.
On, prénom malhonnête, m’avait enseigné à l’école primaire, mon premier maître, le frère Le Juge. Mais là, la malhonnête c’était elle qui, par l’utilisation de ce prénom indéfini, acceptait de facto une complicité avec mes projets, eux aussi malhonnêtes ; quel bonheur. J’avais souri et déposé dans ses bras le bouquet que j’avais confectionné. J’avais profité de l’occasion pour poser ma main sur son sein, tout en la fixant droit dans les yeux.
— Je vous téléphonerai demain.
Elle ne m’avait pas répondu, avait tourné les talons tout en faisant semblant d’entretenir une conversation fictive comme pour donner le change. J’avais hâte d’être demain. Cependant, toute la journée du lundi j’avais hésité puis renoncé à cet appel, tant je craignais entendre un refus définitif. Le mardi, j’avais pris mon courage à deux mains.
— C’est moi.
— Oui, j’avais deviné. Mais vous m’aviez promis de me téléphoner hier.
— Je sais, mais j’ai été très occupé toute la journée.
— Il ne faut pas promettre quand on ne peut pas tenir.
— Je suis désolé. Quand pourrait-on se voir ?
— Se voir ? Et pourquoi ?
— ...
... Vous savez bien.
— Cette semaine, c’est impossible.
— La semaine prochaine alors ?
— On verra.
La conversation n’avait pas duré deux minutes Elle avait alterné les réprimandes et les promesses. Toute la semaine j’avais imaginé une suite à donner à ce qui m’était apparu comme une main tendue. Le vendredi matin, j’avais prétexté un dossier à déposer pour me présenter chez elle, en espérant que Jean-Claude serait parti battre la campagne pour apporter ses soins aux chèvres, vaches, cochons, couvées. On n’était pas en période de vacances et les enfants seraient à l’école. J’étais un peu fébrile lorsque j’avais sonné à la porte du cabinet de consultation que je préférais à l’entrée privée. Un petit répit, c’était la femme de ménage qui m’avait ouvert.
J’étais resté dans la salle d’attente et j’entendais ses pas résonner sur le carrelage. Elle savait que c’était moi et son visage me renseignerait immédiatement sur son état d’esprit à mon égard. Elle m’était apparue souriante et s’était inquiétée à haute voix des raisons de ma visite. J’avais compris que cette conversation convenue était destinée à donner le change à la femme de ménage. J’avais joué le jeu puis nous nous étions retirés dans le bureau de Jean-Claude où nous avions l’habitude de travailler.
— Vous êtes fou, Louis. Jean-Claude aurait pu être là.
— Je n’ai encore rien fait de mal.
— Ah bon, parce que vous envisagez de me faire du mal.
— Non, tout au contraire.
Nous étions debout face à face. Je m’étais ...