Les feuilles mortes
Datte: 15/02/2020,
Catégories:
fh,
médical,
forêt,
amour,
pénétratio,
mélo,
Auteur: Radagast, Source: Revebebe
... J’ai failli tout lâcher, de tristesse. Puis je me suis dit que c’eût été trop con. Je me devais de réussir, pour toi. Sais tu que j’entendais tout ce qui se passait autour de moi ? Je ne pouvais pas réagir, engluée dans ce coma, mais j’entendais tout, je ressentais tout : ta main sur la mienne, tes caresses sur mes doigts. Ta voix si profonde, tes lectures. Même tes exhortations à revenir. Un peu de vie glissait en moi. Et puis un jour tu m’as réveillée :Les feuilles mortes. Mon poème préféré. Ces « feuilles mortes » me tinrent lieu de béquille ; elles me donnèrent la force de relever tous les défis. Je remarchais, je reparlais, je subis des opérations de reconstruction plastiques. Toujours je possédais cette rage. Je voulais te revoir. Je faisais peur à mes médecins, paraît-il. Au bout d’un an et demi, je sortis du centre de rééducation. J’allai voir de suite Michelle. Qui m’expliqua, ennuyée, que tu étais parti sans laisser d’adresse. Mais renseignée de ton nom et de ton métier, je fis le siège de ton administration. J’eus un rendez-vous avec un monsieur très digne à tête d’énarque constipé. Je lui racontai mon histoire, lui expliquant que tu m’avais sauvé la vie et que je devais absolument te retrouver. Ce fonctionnaire à l’air sévère fut ému aux larmes, sema le souk parmi ses collaborateurs et finit par te dénicher, ici. Il semblait heureux de savoir qu’un de ses subordonnés puisse faire de telles choses. Je dus lui promettre de lui envoyer une photo de nos ...
... retrouvailles. Et me voilà.
Je la regardais, ébahi. Elle rayonnait de joie de vivre. J’embrassai sa petite main. Ma vue se brouillait et des gouttes de pluie salée coulaient sur mes joues. Sale temps pour les gros ours sentimentaux…
Isabelle me regardait intensément. Je me frottai les yeux et m’approchai d’elle. Je déposai juste un léger baiser sur ses lèvres. Elles avaient un délicieux goût de groseille. Nous nous sommes regardés, et cette fois c’est elle qui prit l’initiative : elle m’embrassa, et sa langue délicate vint titiller la mienne.
Je lui caressais les cheveux et le visage du bout des doigts, craintif. Crainte de faire le geste inadéquat. Gâcher cet instant hors du temps. Toujours en l’embrassant, je la pris dans mes bras et l’emmenai vers la chambre. Elle s’agrippait à mon cou, tel un petit animal terrifié, ne voulant surtout pas me lâcher.
Ma chemise et mon pantalon ne résistèrent pas longtemps à ses doigts énervés. Nous nous embrassions toujours et elle poussait de petits gémissements. Je fis descendre la fermeture à glissière de sa robe. Mes mains tremblaient. La seule et unique fois où j’avais entraperçu son corps, j’en eus des cauchemars. Je vis ce jour-là les horribles cicatrices à la place de ses seins.
Je fis sauter le mignon soutien-gorge rose avec appréhension.
— N’aie pas peur : ils sont tout neufs, et vrais… me dit-elle dans un souffle.
Je caressai deux mignons petits globes laiteux, doux et moelleux. Le chirurgien qui l’avait opérée était un ...