Texeros (1)
Datte: 01/02/2020,
Catégories:
Partouze / Groupe
Auteur: jpe, Source: Xstory
... nécessaire dans une seule pièce.
Je voyage beaucoup pour mon travail et je n’ai pas le temps de m’installer, dit-il en préparant le thé.
Patricia s’installa dans un vieux fauteuil et le regardant, elle ne pouvait plus détacher son regard de ce visage inconnu. Elle fut néanmoins surprise par le changement de langage qu’il employait au fur et à mesure de la conversation.
Je me suis rarement autant fait chier qu’aujourd’hui. Tous ces intellos qui se prennent pas pour de la merde, vraiment ça me fout les boules et en plus traduire leurs conneries toute la journée, vous ne pouvez pas savoir, quelle chierie !
Comme c’est étrange, se dit-elle, si beau et parlant si bien il y a une heure à peine et à présent ce langage de charretier. Ce doit être la tension nerveuse, il décompresse, traduire c’est épuisant. Elle trouvait ça étrange, mais en même temps cela excitait sa curiosité, car paradoxalement ses mots grossiers accentuaient son charme.
Vous avez l’air choquée !
Non, non, étonnée que vous puissiez ainsi changer si rapidement de manière de parler.
Oui, je sais, mais vous savez, passer toute la journée à écouter des pseudo- intellos se lancer dans des démonstrations alambiquées, à la fin de la journée, je n’en peux plus. Il faut que je me débarrasse des subjonctifs imparfaits et autres concepts elliptiques réservés à cette foutue élite satisfaite d’elle-même. Alors quand ça se termine, je me laisse aller, je deviens bestial, au sens figuré bien sûr, je sais, ...
... c’est bizarre, mais c’est comme ça, il faut que je me vide l’esprit. Vous savez, escalader à longueur de journée les sommets de la culture, c’est éreintant, alors traîner un peu dans le caniveau, c’est une image, ça ne fait pas de mal !
Oui, bien sûr, je comprends très bien, j’ai parfois le même réflexe, répondit Patricia.
Le thé était délicieux, Ceylan à la bergamote, petits gâteaux, je vous sers, encore, oui, un sucre, frôlement des mains, regards qui se croisent, merci, je vous trouve vraiment belle, ah oui merci, non c’est vrai, même très attirante, vous me gênez...
Et puis comme l’éclair foudroie soudain l’azur calme et limpide, j’ai très envie de baiser avec vous !
Maria accuse le coup, baisse les yeux, rougit, ne sait quoi répondre, balbutie.
Mais enfin, je vous en prie, je ne sais même pas votre nom.....
Léo, je m’appelle Léo, pour vous servir. Je n’ai pas envie de vous baratiner pendant des heures et puis je vois bien que je ne vous suis pas indifférent, alors pourquoi faire des manières.
Patricia hésite, partir, rester et puis il y a cette bouche, ces cheveux, ces mains, tout ça la tourmentait plus qu’elle n’osait se l’avouer.
Ne vous fâchez pas, dit-il passant derrière le fauteuil et se penchant au-dessus de la nuque de Patricia, je suis sûr que vous n’êtes pas une de ces bourgeoises pincées qui frétillent en disant oh non, non, mais qui ne pense qu’à ça.
Là n’est pas le problème, je trouve simplement que vous allez un peu vite en besogne ...