1. Conte chinois


    Datte: 29/01/2020, Catégories: fh, amour, conte, portrait, Humour contes, Auteur: GGdeBerre, Source: Revebebe

    ... que la princesse Hong Li porte sur l’épaule gauche un grain de beauté en forme de dent de tigre.
    
    À ces mots, la princesse fit glisser le haut de sa robe et tous purent voir que le jardinier disait vrai. Le roi reprit la parole :
    
    — Bien que tu ne sois qu’un simple jardinier, tu es digne de devenir mon gendre et je tiendrai ma promesse ; le mariage aura lieu dès demain. Par la même occasion, nous célébrerons celui de mes serviteurs avec les suivantes de ma fille qui les ont accueillis dans leur couche. Mais avant cette journée de fête, je voudrais que tu m’indiques comment tu as appris à écrire le plus beau des poèmes, la plus jolie des aquarelles et le plus ravissant des bijoux.
    — Et à fabriquer le plus capiteux des parfums et à composer le plus odorant des bouquets et à murmurer les plus belles paroles d’amour, ajouta la princesse.
    — Sire, et toi ma princesse, je vous ai trompés. Je ne suis pas jardinier. Je suis le frère de l’un des princes venus naguère demander sa main et qui ne fut pas accepté. Je faisais partie de la suite de mon frère et, dès que j’ai vu la princesse, j’ai été ébloui par sa beauté et son charme. Dans le même temps, la tristesse m’envahit à la pensée qu’elle pourrait devenir l’épouse de mon frère et me soit refusée à jamais. Imaginez qu’elle fut ma joie quand j’appris que la demande de mon aîné était repoussée comme d’autres l’avaient été avant la sienne. C’est alors que je décidai de tenter ma chance sous les traits d’un modeste serviteur. Pardonnez-moi cette hardiesse et reprenez votre parole si vous m’avez trouvé trop audacieux.
    — Il n’en est pas question ; ce qui est dit est dit.
    
    Ainsi fut fait : le prince-jardinier épousa la princesse Hong Li, l’économe épousa la première suivante, le chambellan épousa la deuxième suivante et le général épousa la troisième suivante. Et tout le monde fut heureux et les couloirs du palais royal retentirent bientôt des rires et des cris d’une ribambelle d’enfants.
«1...3456»