1. Conte chinois


    Datte: 29/01/2020, Catégories: fh, amour, conte, portrait, Humour contes, Auteur: GGdeBerre, Source: Revebebe

    ... soir même, l’intendant était introduit dans les appartements princiers et conduit par une servante vers une chambre faiblement éclairée. Il se glissa dans le lit et se mit en devoir d’honorer de son mieux son occupante. Quand il en eut terminé, celle-ci lui fit remarquer sa dent en or. L’économe trouva que cela ne gâchait rien à sa beauté et s’en retourna, certain d’avoir mis toutes les chances de son côté pour devenir l’époux de la princesse.
    
    Pendant que le dignitaire s’activait dans les appartements de la princesse Hong Li, le roi Yang You, l’oreille collée au mur, entendait sa fille murmurer « Ah, que c’est bon ! » et de faibles gémissements qui ne lui semblèrent pas de bon augure. Il se dit que, décidément, son intendant était économe en tous points.
    
    Le lendemain soir, à son tour, le chambellan fut introduit dans les appartements princiers et conduit par une servante vers une autre chambre tout aussi faiblement éclairée. Lui aussi se glissa dans le lit et se mit en devoir d’honorer de son mieux son occupante. Quand il en eut terminé, celle-ci lui fit remarquer sa tache sur la cheville. Le chambellan trouva que cela ne gâchait rien à sa beauté et s’en retourna, certain d’avoir mis toutes les chances de son côté pour devenir l’époux de la princesse.
    
    Pendant que le dignitaire s’activait dans les appartements de la princesse Hong Li, le roi Yang You, l’oreille collée au mur, entendait la princesse s’exclamer : « Ah, c’est mieux qu’hier ! » ainsi que d’autres soupirs ...
    ... langoureux qui lui parurent très convaincants. Il se dit que, décidément, il fallait attendre la fin des épreuves.
    
    Le dernier soir de la semaine, comme l’avaient été les deux autres dignitaires, le général fut introduit dans les appartements princiers et conduit par une servante vers une troisième chambre tout aussi faiblement éclairée. Comme les deux prétendants précédents, il se glissa dans le lit et se mit en devoir d’honorer de son mieux son occupante. Quand il en eut terminé, celle-ci lui fit remarquer qu’il lui manquait une phalange à son auriculaire gauche. Le général trouva que cela ne gâchait rien à sa beauté et s’en retourna, certain d’avoir mis toutes les chances de son côté pour devenir l’époux de la princesse.
    
    Pendant que le dignitaire s’activait dans les appartements de la princesse Hong Li, le roi Yang You, l’oreille collée au mur, entendait sa fille rugir : « Ce soir, tu me fais mourir ! » ainsi que d’autres grands cris de jouissance qui le mirent fort en émoi. Il se dit que, décidément, ce général était le meilleur sur tous les champs de bataille.
    
    Le sixième jour, le roi Yang You et la princesse Hong Li examinèrent ensemble les poèmes, les aquarelles et les bijoux que les trois dignitaires avaient réalisés. Seul le poème de l’économe leur plut car celui du chambellan était insipide et les rimes du général étaient fort dissonantes. Le militaire, pour sa part, avait peint une très jolie aquarelle mais celles de l’économe et du chambellan ressemblaient ...
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