1. 55.5 Après le déluge (partie 2, Gruissan – Toulouse)


    Datte: 27/01/2020, Catégories: Entre-nous, Les hommes, Auteur: Fab75du31, Source: Hds

    ... bonhomme à l’air complètement désespéré (sans que l’on connaisse les raisons de sa détresse) monter au dernier étage d’un building. Lorsqu’il arrive au sommet, le bonhomme regarde vers le bas et, après un instant d’hésitation, il se jette dans le vide.
    
    L’immeuble est haut, et sa chute dure longtemps ; d’autant plus que, pas la magie de l’animation, sa vitesse de chute n’augmente pas de façon exponentielle, mais elle reste constante ; et, surtout, bien en déca des exigences de la gravité terrestre.
    
    Alors, pendant sa chute « aménagée », le bonhomme voit défiler, fenêtre après fenêtre, étage après étage, des vies qui lui sont inconnues : à travers une fenêtre, il voit une belle femme qu’il a soudainement le regret de ne plus pouvoir connaître ; derrière une autre fenêtre, il voit des gens qui font la fête, et qui lui paraissent très sympathiques ; derrière une troisième, il voit un couple qui s’embrasse et qui a l’air heureux. Etage après étage, le bonhomme se surprend à envier les vies de toutes ces gens.
    
    C’est ainsi que, d’abord déterminé dans son geste, à fur et à mesure que le sol approche, le bonhomme se sent de plus en plus assaillir par le doute et le regret.
    
    Le sol approche inexorablement et en cet instant ultime, le bonhomme n’a plus du tout envie de mourir.
    
    Ainsi, sa dernière pensée avant de se fracasser au sol, c’est le regret de quitter cette vie qui lui semble à nouveau belle, le regret d’avoir commis un geste qu’il considère finalement ...
    ... stupide.
    
    Au final, le bonhomme termine sa vie en se trouvant stupide.
    
    D’un geste brusque, je fais un pas en arrière.
    
    Non, je ne dois pas céder aux sirènes de la falaise ; il faut des couilles, oui, pour se laisser tomber dans le vide ; mais il faut des couilles dix fois plus fortes pour tenir bon et continuer à avancer.
    
    La falaise, c’est égoïste, la falaise c’est stupide. La falaise, c’est me priver de ce cadeau qu’est la vie.
    
    Alors, si je fais un pas en arrière, ce n’est pas pour ne pas faire de la peine aux gens qui m’aiment ou parce que je n’ai pas les couilles ; si je fais un pas en arrière, c’est avant tout et par-dessus tout pour moi, pour moi, pour moi. Je mérite de vivre.
    
    Et puis, peut-être qu’au fond de moi je sais déjà qu’un jour j’aurai envie de raconter cette histoire : si je pars, personne ne saura jamais ce que j’ai vécu avec mon horrible beau ténébreux. « Live to tell ».
    
    If I ran away, I'd never have the strength/Si je fuis, c'est que je n'aurais jamais eu la force
    
    To go very far/D'avancer vraiment
    
    How would they hear the beating of my heart/Comment entendraient-ils le battement de mon cœur
    
    (…) How will they hear/Comment entendront-ils
    
    When will they learn/Quand apprendront-ils
    
    How will they know/Comment sauront ils
    
    Je viens tout juste de faire un pas en arrière, alors que j’entends le son de notification d’un sms.
    
    La surprise qui m’attend est immense et elle m’émeut aux larmes.
    
    Voilà un premier cadeau de la vie que je n’aurais ...
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