1. Miracle dans un fauteuil


    Datte: 26/01/2020, Catégories: fh, handicap, cérébral, intermast, Oral 69, pénétratio, jeu, confession, consoler, Auteur: Elodie S, Source: Revebebe

    L’appel de Sophie m’a laissée perplexe, et j’ai requis un temps de réflexion. Sachant que Steph, mon copain, est en Chine pendant encore près de trois semaines, elle m’a demandé si j’étais éventuellement disponible pour m’occuper de Nicolas, son frère, pendant le prochain pont que je ne prends pas, mon boss m’ayant réquisitionnée.
    
    Sophie est ma meilleure amie, nous nous connaissons depuis le primaire et avons toujours été dans la même classe jusqu’au bac. Nous avons fait les quatre cents coups ensemble et n’avons aucun secret entre nous. Elle a prévu un long week-end en amoureux avec son jules du côté de Deauville, et ses parents se sont déjà installés dans leur résidence estivale du sud de la France, où Nico ne les rejoindra que fin juin.
    
    Nicolas a six ans de plus que nous. Je me souviens encore de la passion que j’avais pour lui à quinze ans. Lors du mariage d’Inès, leur sœur aînée, nous avions dansé comme des folles avec Sophie, puis, en fin de soirée, Nico m’avait invitée pour une série de slows. Brillant étudiant dans une école d’ingénieur, grand, beau, ténébreux, il représentait pour moi l’idéal masculin, et je me sentais grisée dans ses bras.
    
    Pour la première fois, je me serrais contre un torse masculin qui n’était pas celui de mon père, j’en avais la chair de poule, et je sentais d’étranges picotements dans mes seins pas encore complètement formés en me frottant contre lui. Lorsqu’il m’a dit que j’étais presque une femme et que j’étais très mignonne, j’ai ...
    ... failli défaillir dans ses bras… Hélas, la série de slows n’a duré qu’une dizaine de minutes, il est parti retrouver les filles et les garçons de son âge et m’a laissée seule, en proie à mes tourments d’adolescente.
    
    Je n’avais plus trop envie de danser et, faisant tapisserie, je le regardais, désespérée, se trémousser et s’amuser avec des filles de son âge que je trouvais vulgaires et qui se frottaient sans aucune retenue contre lui. Même Sophie n’est pas parvenue à m’entraîner à nouveau vers la piste de danse, et j’ai pleuré pendant des heures, dans mon lit, après m’être couchée.
    
    Ces quelques minutes passées dans les bras du jeune homme m’ont obsédée pendant près de six mois, et je me rêvais parfois, groupie attentionnée, l’accompagnant dans les multiples activités sportives qu’il pratiquait avec excellence (moto trial, ski, voile, rugby, parapente). Il était mon Prince Charmant, j’étais sa vestale. Puis le temps a fait son œuvre, enfouissant mes souvenirs de nimbes, et, avec Sophie, nous nous sommes intéressées aux garçons de notre âge…
    
    Deux ans plus tard, le jour de la rentrée en première, Sophie, en larmes, m’apprenait l’horrible nouvelle : son frère, victime d’un grave accident de moto, luttait contre la mort à l’hôpital de Garches. Pendant près d’un an, il est resté hospitalisé, et je me souviens avoir été le visiter : grabataire, il ne m’a pas reconnue, et j’ai à nouveau pleuré pour lui.
    
    À force de courage, il s’est peu à peu reconstruit, tout en gardant de ...
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