1. Perte de maîtrise


    Datte: 25/01/2020, Catégories: fh, volupté, entreseins, facial, Oral 69, Auteur: Olaf, Source: Revebebe

    ... veux.
    
    Je sens le trépassé ricaner derrière moi et attendre avec une éternelle patience comment je vais me sortir de ce dilemme.
    
    Bip bip, un message arrive en retour. La situation me glisse des mains. Une autre est venue nous rejoindre, mon mort et moi.
    
    — Alors, lis sa messagerie et emporte ses éclats de vie. Qu’il soit à jamais un peu moins mort, adieu !
    
    J’ai envie de pleurer. Qui est cette femme blessée à jamais ? Pourquoi veut-elle que je connaisse ce qu’elle échangeait avec lui ? Si au moins je pouvais lui apporter un peu de consolation… Je partagerai…
    
    Il sera enterré demain, si j’ai bien lu le faire-part. Voudra-t-elle l’accompagner jusqu’au bout ? Les amours interdites s’arrêtent si souvent à la porte des cimetières. Comment la reconnaître, mêlée aux invités ?
    
    Si j’en crois la foule présente, c’était effectivement un homme connu, accompagné dans ses derniers retranchements par une majorité de gens à la cinquantaine fatiguée. Sa femme est là aussi, avec une fille et un fils adultes. Une longue cohorte de connaissances les accompagne, des proches, des moins proches, des voyeurs, des pleureuses. Tout ce beau monde arborant une mine de circonstance et mettant ce qu’il faut en oeuvre pour être vu. Personne, toutefois, en qui reconnaître la messagère. Ne peut pourtant pas passer inaperçue celle qui écrivait…
    
    — Je suis ravagée de cet homme-là, ravagée.
    
    Et qui ajoutait peu après :
    
    — Je suis béante, j’aimerais un enfant avec toi, maintenant…
    
    De ...
    ... quand datait le message ? En avaient-ils eu le temps ?
    
    Le cimetière se vide, elle n’est pas venue, je crois. Saurait-elle un jour qu’il était mort raide bandant, probablement distrait par ses derniers textos ?
    
    — Pauvre de toi, viens la poser entre mes seins tendus et nous irons mieux
    — J’étais en train d’y rêver, étendue dans notre lit, mouillée du manque de toi
    
    Il avait fermé ses yeux sur le souvenir de son origine du monde, je ne trouvais pas cela anodin et j’aurais voulu le lui faire savoir, d’une manière ou d’une autre. J’avais si peur qu’elle finisse comme la femme de Brel à Orly, « La voilà sans lumière, Elle tourne sur elle-même, Et déjà elle sait, Qu’elle tournera toujours ».
    
    J’aurais pu lui retourner un texto, fouiller dans la liste des correspondants, composer son numéro présumé. Quelque chose me retenait, son intimité à lui m’était déjà assez lourde à porter, je ne me sentais pas la force d’aller plus loin. Cela m’aurait été plus facile de la voir, de l’approcher doucement. Entre femmes, nous aurions trouvé les mots, su lire les regards. Tant pis, c’est raté.
    
    Je me glisse dans la file des donneurs de condoléances. Au moment où je passe devant la famille, le fils retient ma main dans la sienne…
    
    — Vous étiez une connaissance de mon père ? dit-il, en pensant en réalité « quel numéro dans la liste des maîtresses ? »
    — J’étais juste derrière lui sur la route au moment de l’accident
    — Oh, je comprends ! Merci d’être venue…
    
    Il plonge un regard triste, ...
«1234...8»