1. Brousse à reluire


    Datte: 18/01/2020, Catégories: fh, fagée, couleurs, extracon, inconnu, vengeance, Oral 69, pénétratio, hdanus, bougie, sorcelleri, Auteur: Mitchoum, Source: Revebebe

    ... ailleurs. Je suis en train de lui brouter le minou et plus rien d’autre n’existe. Je plonge ma bouche dans ces chairs tièdes et vibrantes, ma langue danse comme une toupie folle, je perds le souffle mais qu’importe. Je lui fiche dans la rosette mon majeur enduit de sa liqueur et je déclenche un séisme qui pulvérise l’échelle de Richter.
    
    Et je reste ainsi un long moment, couché sur le flanc, la tête enserrée entre ses cuisses, la truffe ensorcelée par ses lactescences aux parfums de sous-bois. C’est elle qui me secoue, se dégage et furtivement s’échappe, me laissant à une fin de nuit peuplée de questions et de rêves.
    
    Je sais d’elle un peu de sa voix et son parfum. Je connais son corps généreusement épanoui, son tempérament empreint d’assurance et d’autorité. Mais l’énigme devient plus complexe. Pas de fête cette fois pour expliquer cette incartade, rien pour donner un sens à cette gratuite offrande. Pas non plus la moindre plaisanterie échangée dernièrement avec une femme du village, pas de sourire un brin accrocheur. Je n’en connais aucune qui s’appelle Fleur.
    
    Les jours suivants me voient nerveux. Bien que le chantier que je dirige progresse correctement, je harcèle les ouvriers, je leur fais des reproches injustifiés. J’ai sensiblement accru ma consommation de bière et je me tiens aux aguets, comme pressentant l’imminence d’un danger. Il ne me reste rien de la douce langueur qui a succédé à ma première visite et pourtant me revient par bouffées cette étrange ...
    ... découverte de celui que je fus aux côtés de Fleur, néophyte tremblant, initié à un continent ignoré de la féminité, à une géographie de silencieuse adoration.
    
    Je ne guette vraiment plus rien quand se produit la troisième visite nocturne. Je traîne une méchante migraine que j’amortis à l’Efferalgan. Pourtant, je suis tout de suite redressé, assis sur le bord de ma couche. Elle s’assied à côté de moi et pose sa main sur la mienne.
    
    — Je suis Fatou, la première épouse du chef.
    
    Aucun doute là-dessus, je reconnais sa voix éraillée.
    
    — Il faut que je te cause, mon petit, je me fais du souci pour toi. Absolument.
    — Je ne suis pas trop d’humeur à causer, tu sais, j’ai une épouvantable migraine.
    — Ah bon, déjà ? Le marabout n’a pas perdu son temps.
    — Que veux-tu dire ?
    — Nous parlerons plus tard, je vais commencer par m’occuper de toi, je vais te désenvoûter.
    
    Elle dispose en cercle des bougies sur le sol de la case, me fait asseoir au milieu, les allume. D’une capsule qu’elle portait au cou, elle verse une poudre dans une coupelle et approche une allumette. Il se dégage maintenant une fumée âcre dans la pièce. Fatou tourne en psalmodiant autour du cercle de bougies, tantôt dans un sens, tantôt dans l’autre.
    
    De temps en temps elle s’arrête, s’assied et se tape le cul par terre, se tire les cheveux en poussant de petits cris de douleur, puis reprend ses rondes et ces incantations chuchotées. Pour finir, elle est agitée de spasmes, se met à trembler pendant de longues ...
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