Décalage horaire - Histoires de Sexe

Décalage horaire

... pour vous donner des cauchemars pour une vie, mais pas assez pour vous faire oublier totalement vos cours.

Par contre, naturellement, une question me turlupine.

— Tu peux m’expliquer, Maud ?
— T’expliquer quoi ?
— Ta dernière phrase, tout à l’heure. Les mœurs ont tellement changé, que les filles proposent spontanément aux mecs de baiser avec elles ?

Elle blêmit.

— C’est à dire que… Ne le prends pas mal…

Non, je ne le prends pas mal, j’essaie simplement de comprendre. Elle, par contre, semble soudain complètement terrorisée.

— Tu sais, le sept avril…

Le sept avril ? Si, bien sûr, je connais cette date, depuis que j’ai ré-ouvert les yeux. C’est ce jour-là que le dernier vaisseau alien a été abattu, mettant un terme à cette gigantesque boucherie qui avait décimé près des deux tiers de la population mondiale. Depuis, cette journée est fériée, mais je ne vois pas bien le rapport avec sa proposition.

— Et alors quoi, le sept avril ?

Cette fois, elle tremble de tous ses membres.

— On m’a dit de m’occuper de toi, et je sais ce que cela veut dire. À partir du sept avril, il y a 99% de chances que tu me mettes le collier rouge.
— Pardon ? C’est quoi cette histoire de collier rouge ?
— Je vais devenir ta Poupée, si tu préfères.
— Ma Poupée ? C’est quoi, ça ?

Je navigue dans un océan d’incompréhension, et cela ne s’arrange pas.

— Ton esclave, ta chose… Tu feras tout ce que tu veux de moi.
— Toi, mon esclave ? C’est quoi, ce délire ? Parle, bon ...

... sang !

En substance, elle m’explique qu’à la fin de la guerre, le fait que les femmes n’aient jamais été présentes sur le terrain ainsi que les pseudos-erreurs de la bande des cinq ont été reprochés à l’ensemble de la gent féminine. Du coup, il fallait qu’elles rendent des comptes, d’où la mise en place de ce qui ressemble fort à une punition collective. Bien évidemment, je bondis.

— Mais c’est n’importe quoi ! Je suis assez bien placé pour te raconter comment cela s’est passé ! Tout cela n’est que du bidon !

Maud s’affole.

— Tais-toi, s’il te plaît, tu va nous faire arrêter.
— Arrêter ? Mais c’est quoi, cette connerie ?
— Calme-toi, s’il te plaît, et laisse-moi t’expliquer. Toutes les filles qui atteignent l’âge de dix-huit ans avant le sept avril deviennent la Poupée d’un homme pour trois mois. C’est comme ça…

Elle dit cela avec un tel calme et une telle détermination que j’en suis obligé de baisser pavillon.

— Et pourquoi tu dis esclave ? C’est quoi, ce merdier ?

Rien que d’y penser, j’en ai les poils qui se hérissent.

— Parce qu’après cette date et pour trois mois, tu auras tout pouvoir sur moi. Où que nous soyons et quelles que soient les circonstances, tu pourras me baiser, me violer, me frapper, m’humilier, m’attacher, m’enfermer, m’offrir en pâture à qui tu veux et à toute heure du jour ou de la nuit. C’est notre punition à toutes, nous l’avons amplement méritée.

Pour paraphraser Audiard, un célèbre auteur de la fin du vingtième siècle, en ...