Xara et le voyage - Histoires de Sexe

Xara et le voyage

... un œuf géant tourner à toute allure dans mon jardin, en se marrant comme des baleines.

— Regardez, me dit encore la jeune femme.

Malgré la lumière plus ou moins rouge du « cockpit », la paroi externe de l’œuf semblait maintenant tirer sur le vert clair. Elle devint même bientôt presque brillante et disparut soudain parfaitement sous mes yeux ébahis. Autour de la membrane interne régnait désormais le noir le plus complet. Je fus presque immédiatement saisi d’une sorte de nausée lancinante. Xara se releva et se retourna pour contrôler son tableau de bord ; sans doute pour vérifier que tout se passait normalement.

— On est où, là ? risquai-je.
— On est quand, vous voulez dire ? s’amusa-t-elle à me répondre.
— Oui, c’est ça ; on est quand ?

Elle regarda une série de chiffres sur un écran et m’éclaira :

— Moins mille huit cent cinquante deux… Moins mille huit cent cinquante et un… Moins mille huit cent cinquante…
— Et on va en cinq cent trente neuf ? Eh ben ! On n’est pas arrivés…
— Letemporeur n’a pas encore atteint sa métavitesse de croisière, me rassura-t-elle en se tournant de nouveau vers moi.

Une ou deux minutes passèrent. Je commençai à me sentir mieux et je digérais peu à peu ce que je venais d’apprendre. Xara continuait d’observer minutieusement tous ses trucs et ses bidules de commandes, et moi, je m’étais remis à observer ses hanches et les courbes de son corps. Avec un sourire mutin, elle revint s’asseoir sur mes genoux.

— Alors ? Vous n’avez ...

... toujours pas envie de moi ?
— Tu perds pas le nord, toi, hein… lui répondis-je, souriant, en refermant mes mains sur ses seins.

Elle m’embrassa langoureusement.

— Mais réduis un peu la vitesse de ton appareil…

Elle me regarda bizarrement.

— Si tu veux bien en profiter, dix minutes, ça va être un peu court…

Elle rigola, mais se leva et tapota encore rapidement une dizaine de boutons, avant de revenir s’asseoir sur mes genoux, en souriant toujours.

— Vous avez quarante-cinq minutes pour me montrer ce que vous savez faire…
— Impec ! On va être un peu à l’étroit pour que je te sorte le tout grand jeu, mais bon, on va se débrouiller…

***

??? :

— C’est con, j’aurais dû prendre une montre, avant de partir. Ç’aurait pu être drôle… Parce que j’ai aucune idée de l’heure, là.

Ma question n’avait évidemment aucun sens et Xara ne répondit rien. Surtout, elle était toujours quasiment amorphe, vaguement avachie sur le fauteuil du «temporeur ». Son espèce de jupe en ferraille avait volé sur le tableau de bord de l’appareil. Je ramassai mon caleçon et mon tee-shirt et me rhabillai.

— D’ailleurs, je suis vraiment parti trop vite. J’ai rien pris du tout. Je suis en calebute et j’ai même pas de fringues de rechange.
— Nous vous fournirons tout ce dont vous aurez besoin, me répondit la jeune femme d’une voix presque cassée.

Elle toussota. Elle avait tellement crié pendant la demi-heure précédente que ses cordes vocales devaient être quelque peu endolories. ...