1. Cul de sac


    Datte: 07/01/2020, Catégories: fh, ff, grp, conte, Auteur: Ulysse, Source: Revebebe

    ... ? C’est ma liberté, hein ? Tu en étais bien d’accord ?
    — Ta liberté s’arrête quand la mienne est menacée.
    
    Sa liberté était menacée parce que je suis en retard d’une demi-heure ! Bon sang, je rêve… Mais Laurence garde sa réflexion pour elle. Inutile de jeter de l’huile sur le feu ; à ce jeu, personne ne gagnerait. Elle va dire bonsoir aux bouts d’choux qui, comme d’habitude, lui font fête. Elle leur lit un épisode de l’histoire en cours,
    
    — Tu sais que nous sortons ce soir ?
    — Zut ! C’est vrai, j’avais oublié. On nous attend à quelle heure ?
    — 19 heures. La petite étudiante arrive à 18 h 30, donc ça devrait aller.
    — Comment dois-je m’habiller ?
    — Très sexy. Sans soutif ni culotte sous ta robe noire ouverte jusqu’à « du Fils » et jusqu’au haut de la raie des fesses.
    — Il s’agit d’une partouze ?
    — Avec Germain, et Liz surtout, on ne sait jamais, tu devrais le savoir.
    
    En effet, se dit Laurence, avec eux, on ne sait jamais à quoi s’attendre, sauf que pour débuter, elle doit être prête subir les assauts de Liz la dévoreuse. À part ça, la tournure que prendra la soirée dépend des invités. Avec Alban non plus, elle ne sait d’ailleurs pas à quoi s’attendre ! La sortie qu’il vient de faire, alors qu’il savait parfaitement que Laurence venait de son cinq à sept bihebdomadaire, est, selon elle, inacceptable. Son retard est exceptionnel, alors que lui-même s’octroie des absences, ou des retards, bien plus fréquents et jamais justifiés. Ils sont mariés depuis six ans et ...
    ... n’ont pas encore décidé de se séparer, bien qu’ils soient sans aucun autre lien que leurs enfants : chambre à part, ne baisant que de façon occasionnelle depuis la naissance de Kevin.
    
    Laurence et Alban ont voulu procréer. Laurence car, bizarrement, elle pensait qu’en tant que femme, elle ne pourrait s’accomplir sans connaître et l’amour et la maternité. Prenant de l’âge sans voir venir l’amour, elle opta pour la maternité sans amour. Alban, quant à lui, tenait à engendrer pour transmettre l’entreprise héritée de son père et un patrimoine conséquent venant surtout de sa mère. N’ayant pas non plus encore rencontré l’amour, il décida de procréer sans amour.
    
    Laurence et Alban se choisirent avec soin, en passant par une agence, après examen attentif des pedigrees de chacun, de façon à écarter, autant que faire se pouvait, la survenue de tares génétiques. Il devait aussi y avoir entre eux une attraction suffisante pour parvenir au but souhaité. Il y eut deux naissances car Laurence voulait deux enfants, et parce qu’Alban voulait au moins un garçon. Une histoire somme toute bien prosaïque… Mariage de raison de facture moderne ! Mais les enfants étaient beaux et ne souffraient apparemment pas de la situation. Et le mariage était indispensable pour assurer leur avenir.
    
    Il était entendu entre eux que, une fois la progéniture assurée, il n’y aurait plus d’obligation relationnelle entre eux et qu’ils seraient libres de se choisir des partenaires à leur convenance. Le programme ...
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