1. Le Scot


    Datte: 05/01/2020, Catégories: fh, amour, cérébral, intermast, historique, Auteur: Goutte d'ambre, Source: Revebebe

    ... auparavant.
    
    — Ils approchent, expliqua le chef devant les membres du conseil. Ces villageois se croyaient comme nous bien à l’abri en haut de leurs falaises mais les Barbares noirs ont surgi de la nuit dans le plus grand silence.
    
    Saskia se tenait debout dans le fond de la pièce. Elle ne quittait pas Aidan des yeux. Le Scot siégeait au conseil. C’était là un événement qui lui paraissait bien plus extraordinaire que le péril viking. Qui plus est, le chef n’hésita pas à lui donner la parole.
    
    — Nous avons découvert des grottes où entreposer les vivres et cacher femmes et enfants. Les bêtes, en revanche, doivent être emmenées dans la forêt. Nous désignerons des guetteurs pour surveiller les côtes.
    
    Le Scot parlait posément. Saskia notait l’attention respectueuse qu’Aidan provoquait dans le clan. Sa poitrine se souleva, gonflée d’orgueil. Elle se sentit observée et croisa le regard triste de Logan.
    
    — Le conseil est terminé, déclara finalement Morven. Que chacun veille à exécuter la tâche qui lui a été assignée.
    
    Les hommes s’éloignèrent en discutant par petits groupes. Les tours de garde s’organisèrent aussitôt. L’estime qui s’était instaurée entre le chef et le Scot pendant leur court voyage ne se démentait pas. Aidan MacMagnus circulait régulièrement dans le village sans que les hommes du clan ne paraissent s’en offusquer.
    
    — Reste, ordonna un jour Morven au Scot, qui venait l’entretenir de la mise en place de leur plan de surveillance des côtes. Saskia, ...
    ... apporte à manger.
    
    Le repas offert par le chef signait ainsi sa confiance.
    
    Hormis les salutations d’usage, Aidan n’adressait que rarement la parole à la jeune fille. Au début, le comportement distant du Scot à son égard ne la dérangea pas. Il visitait fréquemment leur maison, et sa proximité dans la pièce suffisait à son bonheur. Cependant, son indifférence finit rapidement par engendrer une vive frustration.
    
    Un après-midi, Saskia quitta seule le village. Elle se dirigea vers la mer, cueillant sur son chemin les plus beaux brins de bruyères. Sur un bout de lande battue par les vents se dressait un cairn, un monticule de pierres assemblé par son peuple.
    
    — O mère, j’aimerais tant que tu sois encore en vie pour pouvoir me confier à toi.
    
    Saskia déposa son bouquet au pied de la stèle funéraire. Elle caressa du doigt les dessins gravés sur les rocs et la croix que les hommes du village avaient hâtivement rajoutée depuis que les rites celtiques avaient cédé la place à ceux du christianisme.
    
    — Il ne me prête aucune attention. J’ai l’impression d’être à ses yeux aussi transparente que l’eau qui coule sur la roche. Pourtant, j’attire le regard de bien des hommes du clan.
    
    Elle se colla à une des pierres, comme si elle murmurait ses confidences à sa mère :
    
    — C’est lui que je veux pour époux. Ni Logan, ni un autre.
    
    Au village, Saskia se fit gronder par son père :
    
    — Fini les escapades en solitaire ! C’est trop dangereux.
    
    De fait, l’atmosphère avait changé. Les ...
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