1. Le Scot


    Datte: 05/01/2020, Catégories: fh, amour, cérébral, intermast, historique, Auteur: Goutte d'ambre, Source: Revebebe

    ... morte à ma naissance. Je suis la fille de Morven, répliqua Saskia, mortifiée de se voir signifier un congé qui la rabaissait au rang de fillette.
    — Raison de plus pour éviter de t’approcher de nous, dit Aidan patiemment. Je doute que le chef apprécie.
    
    Il se leva, décidé à rejoindre ses hommes. Ces derniers encerclaient la marmite, impatients d’en dévorer le contenu. Il repoussa son plaid et le ceintura autour de sa taille. Le drap de laine était affreusement sale et couvert d’une croûte de terre à force d’avoir été jeté à même le sol des forêts.
    
    — Les femmes du clan pourraient laver vos plaids, proposa la jeune fille en pointant son doigt sur le tissu.
    — Saskia ! s’exclama Deira, horrifiée par sa suggestion.
    
    Le Scot eut de la peine à dissimuler son sourire :
    
    — Inutile. Demain, j’enverrai deux des miens pour le faire. Bonne nuit.
    
    Deira empoigna le bras de sa compagne et la tira en direction du village. Saskia se dégagea, vexée :
    
    — Ne me traite pas comme ça. Nous avons besoin d’eux pour lutter contre les Barbares noirs.
    
    Elle prit de l’avance sur Deira et marcha rapidement jusqu’à la palissade de bois. Elle se retourna, espérant croiser dans le lointain le regard du Scot. Mais celui-ci était déjà attablé avec ses hommes, sa longue silhouette indifférente à l’intérêt que lui portait la fille du chef…
    
    — Je suis prêt, Morven.
    
    Saskia crut un instant que la voix d’Aidan MacMagnus la poursuivait dans ses rêves. Mais l’aube avait chassé la nuit et le ...
    ... Scot se tenait devant leur porte.
    
    — Où vas-tu, père ? interrogea-t-elle.
    — Je prends le Scot avec moi pour surveiller les côtes et trouver les points faibles où les Vikings pourraient accoster.
    — Je croyais le pays si escarpé qu’il était quasiment inabordable ! s’étonna sa fille en jetant un plaid sur ses épaules pour accompagner son père sur le seuil.
    
    Aidan lui-même répondit à sa question :
    
    — Pas pour les Barbares noirs. Ils semblent se jouer de tous les pièges que tend la mer.
    
    Saskia resserra le tissu sur ses épaules, furieuse de se dévoiler les cheveux ébouriffés et les yeux encore gonflés de sommeil.
    
    — Logan veillera sur toi et le village pendant mon absence.
    
    « Pourquoi citer son nom devant le Scot », râla la jeune fille, « comme si je lui appartenais déjà. »
    
    Aidan, quant à lui, resta passif devant la réflexion du chef. Apparemment, l’avenir de Saskia n’éveillait aucunement sa curiosité. Le chef, le Scot ainsi que deux autres villageois partirent quatre jours pleins.
    
    — Il me tarde de les savoir de retour, se languissait la jeune fille devant Logan.
    — Tu sembles te soucier autant du Scot que de ton père, remarqua le conseiller du chef.
    — Non, bredouilla Saskia, qui s’affaira brusquement pour couper court à la conversation et masquer sa gêne.
    
    Lorsque les hommes revinrent au village, ils étaient porteurs de mauvaises nouvelles. En chemin, ils avaient croisé les survivants d’un clan picte qui fuyaient leurs terres ravagées par les Vikings un mois ...
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