1. Petites mésaventures d'un campeur en Corse


    Datte: 03/01/2020, Catégories: vacances, plage, cérébral, Voyeur / Exhib / Nudisme nopéné, camping, Auteur: Lucien Ramier, Source: Revebebe

    ... sentiment que je réalise le vieux rêve de devenir un Robinson. Fini les centaines de kilomètres sur la route, les hôtels qu’il faut chercher le soir et où on s’ennuie parfois à mort, fini enfin pendant quatre jours, le complet-cravate. Je suis d’ailleurs venu en vêtements légers, short et chemisette. Inutile de s’encombrer. Je vais pouvoir goûter à la vie primitive et sauvage de mes lointains ancêtres.
    
    En jetant un coup d’œil dans sa direction, j’aperçois par la porte entrebâillée la jeune vendeuse qui m’observe avec curiosité. Elle a si peu de clients dans sa boutique, la pauvre, que je dois lui servir d’attraction. Elle doit penser sans doute de ma personne que ce type est un peu givré de venir comme ça, seul s’enterrer pour un week-end dans un coin aussi désert en cette saison. Je la vois jeter un coup d’œil aussi à mon minivélomoteur démontable, du dernier cri en 1975. C’est une curieuse façon, pense-t-elle, de faire du tourisme pour un type qui a l’air d’avoir pourtant du fric.
    
    Il est vingt heures à ma montre, quand je vois arriver de la plage par le sentier du petit bois de tamaris un groupe de cinq ou six personnes du troisième âge en survêtement. Car le soleil va se coucher. En passant à ma hauteur, ils me saluent dans une langue que je ne connais pas. Ce doit être de l’allemand.
    
    Je n’ai pas pris de repas de la journée. Je dois préparer mon petit dîner du soir sur mon réchaud à gaz. Je reviens au magasin. La charmante vendeuse curieuse me propose un plat ...
    ... cuisiné.
    
    — À réchauffer seulement, me dit-elle, sur votre petit camping-gaz. Je suis sûre que vous avez oublié les allumettes, alors je vous en mets une boîte.
    
    Admiratif, je lui réponds alors :
    
    — Je suis étonné de votre sens de l’observation, mademoiselle. Je suis très flatté de l’intérêt que vous me portez également. C’est vrai, je ne suis qu’un campeur amateur débutant et sans expérience.
    
    Je ne suis pas mécontent de la faire rire aux éclats :
    
    — Vous savez que je suis là aux heures d’ouverture. Je suis prête à vous secourir en cas de besoin.
    
    J’ajoute en riant et en plaisantant :
    
    — Attention à vos promesses ! Vous me paraissez tellement charmante, je pourrais avoir des exigences un peu trop osées à votre encontre. Allez, soyez tranquille quand même, je ne suis pas encore devenu trop sauvage.
    
    Elle continue à rire de ma plaisanterie et je sors satisfait de cette rencontre prometteuse. Un vieux couple entre alors dans le magasin, coupant court à nos plaisanteries.
    
    En faisant réchauffer ma paëlla, je ne peux pas détacher ma pensée de cette jeune femme qui m’avait laissé bien indifférent en arrivant, mais qui me semble assez délurée et qui commence à me plaire. J’ai près de quinze ans de plus qu’elle et je ne vois pas l’intérêt qu’elle peut me trouver. J’exclus bien sûr, l’originalité de ma conduite de campeur improvisé et maladroit.
    
    Il est vingt heures trente. Deux jeunes ados arrivent de l’extérieur du camping par le sentier. Ils vont droit au magasin. ...
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