Chapitre 1
Datte: 03/01/2020,
Catégories:
revede,
Oral
fantastiqu,
Auteur: Camille_2, Source: Revebebe
... temps d’aller faire ses ablutions avant de savourer une bière. Ou, pourquoi pas, en savourant une bière…
Hana retira sesConverse, son jeans et son chandail. Elle les jeta en boule sur la console, à côté de la vasque d’un blanc immaculé. Uniquement vêtue de sa petite culotte, elle alla se planter devant le grand miroir placé entre la vasque et la douche. Depuis quand n’avait-elle pas pris le temps de se regarder ainsi de pied en cap ? Sans doute depuis la dernière fois où elle s’était trouvée dans cette même salle de bain, dont les murs couverts de dalles en grès mat lui donnaient l’aspect minéral d’une grotte douillette. La jeune femme avala une gorgée de bière. Elle inspecta son reflet, la tête légèrement inclinée. Ce qu’elle voyait lui déplaisait moins qu’elle le craignait.
De sa mère Marocaine, Hana avait hérité d’une peau brune à la carnation dorée, d’un visage arrondi et délicat, d’une incroyable crinière noire qu’elle maltraitait avec d’improbables chignons, de lèvres roses et charnues, de grands yeux sombres, mais aussi, hélas, d’une tendance à la presbytie qui l’obligeait à porter des lunettes quand elle lisait, regardait un écran (ou aurait voulu ramener quelqu’un dans son lit, puisqu’à en croire certain(e)s de ses ami(e)s, elles lui donnaient un "nerd salace"… appréciez le jeu de mots) et enfin du prénom d’une lointaine aïeule de l’Atlas qu’elle n’avait jamais connue, puisqu’Hana s’appelait en réalité Hanane. Même si, depuis l’adolescence, elle avait pris ...
... l’habitude de raccourcir ce prénom qu’elle trouvait vieillot. Avec le temps, tout le monde avait fini par prendre le pli. Sauf sa mère, naturellement. La jeune femme n’en trouvait pas moins qu’Hana Sept-Vant sonnait mieux à son oreille.
Ce nom de famille, digne d’un roman de Tolkien ou de J.K. Rowling, Hana le tenait de son père, Normand pure souche. À ce géant barbu, elle devait également son mètre soixante-dix, sa pointure quarante-et-un, ses grandes mains aux doigts larges et fermes, la petite "brioche" dont elle ne s’était débarrassée qu’une fois dans sa vie, lorsqu’elle avait rompu avec son premier amour, un postérieur qu’elle avait toujours jugé trop confortable et les cuisses qui allaient avec. D’une autre aïeule issue, celle-là, du bocage, ou peut-être bien des fjords scandinaves, Hana supposait que lui venait le galbe extravagant de sa poitrine dont Cécile disait qu’il rendait le reste de ses courbes d’autant plus appétissant.
Hana et Cécile s’étaient connues à l’université. À l’époque, la première testait les possibilités offertes par un cursus d’anthropologie, comme elle devait le faire, les trois années suivantes, pour les Arts du spectacle, option cinéma, Histoire, puis littérature. La seconde en revanche tentait de réaliser son rêve, concrétisé depuis, de devenir chercheur en ethnobiologie. Un peu par manque de ressources, beaucoup par affinité, les deux étudiantes devinrent colocataires, puis amies, puis amantes. Pour Cécile à nouveau, c’était une continuité. ...