1. La vérité qu'il aurait fallu cacher


    Datte: 24/03/2018, Catégories: amour, nonéro, délire, fantastiqu, sorcelleri, Auteur: Jakin, Source: Revebebe

    ... s’étalaient là, sous mes yeux, dont la plupart n’étaient pas répertoriés dans la bibliographie de l’auteur ; très certainement des trésors pour les amateurs, mais rien qui ressemblât à ce que je recherchais avec fébrilité.
    
    C’est avec une immense déception que j’atteignis le dernier ouvrage : le Necronomicon n’était pas là. Dépité, je m’assis sur le fauteuil et me pris la tête entre les mains, complètement abattu. Finalement, ce livre ne serait qu’un mythe ? Sous le poids de l’accablement, mes coudes glissèrent sur l’abattant ; ma joue brûlante fut rafraîchie lorsqu’elle entra en contact avec le bois ciré. C’est alors que j’entendis un cliquetis ; je relevai la tête pour voir de quoi il retournait, et je faillis me cogner contre un plateau qui venait de glisser : un de mes coudes avait actionné un dispositif secret. Et là, sous mes yeux hallucinés, l’objet de toutes mes convoitises !
    
    Dès le premier regard, je compris qu’il s’agissait du Necronomicon. Sur sa couverture de cuir racorni aux angles renforcés par des pièces de métal bruni s’étalait un pentagramme. Le Pentalpha. Mais pas l’emblème des Pythagoriciens, bénéfique, avec une pointe au sommet de l’Étoile à Cinq Branches : non, ce Pentalpha était inversé, présentant une seule branche de l’Étoile dirigée vers le bas, stylisant une tête de bouc. Maléfique, donc. Tout tremblant d’émotion, je l’ouvris : il s’agissait d’un manuscrit rédigé en latin. Une traduction, donc. Tant mieux, car je ne comprends pas ...
    ... l’arabe.
    
    D’une main fébrile, je le dissimulai dans la poche dorsale que j’avais fait coudre à l’intérieur de mon manteau et repris le chemin de la sortie. La porte s’ouvrit dès ma première sollicitation, et je me retrouvai dans le long couloir avec le produit de mon larcin bien dissimulé contre moi. Que ne ferait-on pas, pour l’amour d’une femme… Même devenir le pire des voleurs en trahissant la confiance de ses Frères. Oui, mais Jennifer n’est pas n’importe quelle femme !
    
    Je tentai de dissimuler mon enthousiasme lorsque je retournai auprès de ceux qui m’avaient accueilli et pris une mine déconfite lorsque mon mentor me demanda :
    
    — Alors, tu as trouvé ce que tu recherchais ?
    — Hélas non, mon très cher Frère : pas la moindre trace des Manuscrits Pnakotiques.
    — Tu as donc effectué tout ce voyage pour rien ?
    — Non, pas vraiment : il me reste d’autres pistes à explorer en Amérique Centrale. Je vais donc continuer ma quête. Encore merci pour tout ce que vous avez fait pour moi.
    — Nos vœux t’accompagnent, mon Frère.
    
    Je les quittai après de nouvelles accolades accompagnées des trois bises réglementaires.
    
    L’air frais de l’extérieur me fit du bien ; je m’empressai de héler un taxi.
    
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    De retour en France, je me plongeai dans l’étude du sulfureux grimoire ; mes recherches durèrent pendant plusieurs mois. Cela ne me posait aucun problème, vu que la cérémonie d’invocation de Yog-Sothoth ne peut avoir lieu qu’une seule fois par an : après le premier août, ...
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