1. La vérité qu'il aurait fallu cacher


    Datte: 24/03/2018, Catégories: amour, nonéro, délire, fantastiqu, sorcelleri, Auteur: Jakin, Source: Revebebe

    ... frangins… » et je pénétrai dans l’immeuble.
    
    Le sol du hall était pavé de carrelage noir et blanc – quoi de plus normal en ces lieux ? – et les murs arboraient des emblèmes maçonniques ; tout au fond, j’avisai un groupe d’hommes qui devisaient, accoudés à un bar. M’étant approché de l’un d’eux, je le pris à part et me fis reconnaître au moyen d’un signe approprié et me présentai.
    
    — Alors tou viens dou France, mon Frère ? baragouina-t-il dans un mauvais français.
    
    Le tutoiement était de rigueur entre nous.
    
    — Oui, j’ai besoin de tes lumières – ou de vos lumières – répondis-je en désignant les autres membres du groupe.
    — Nous allons essayer de t’aider ; approche-toi.
    
    Je donnai à chacun d’eux une accolade fraternelle accompagnée des trois baisers de rigueur.
    
    — So what, que désires-tu savoir ?
    
    Je préférai continuer la discussion dans leur langue maternelle ; en voici la teneur :
    
    — Eh bien, mes Frères, j’écris un livre sur votre célébrité locale : Howard Phillips Lovecraft, et j’aurais besoin de certaines informations. Avez-vous entendu parler des Manuscrits Pnakotiques auxquels Lovecraft se référait souvent pour étayer ses écrits sur Cthulhu ? On dit qu’ils se trouveraient à l’Université Miskatonique d’Arkham.
    — Arkham ? Mais cette ville n’a jamais existé, mon Frère ! Elle sort tout droit de l’imagination fertile de cet auteur.
    — Alors, rétorquai-je, il se pourrait que ces Manuscrits se trouvent à la John Hay Library, au sein de la Brown University, ...
    ... puisque c’est là qu’a été déposée la plus grande partie de son œuvre.
    
    Un homme plus âgé que les autres s’approcha de moi pour me dire à voix basse :
    
    — Ce n’est pas la peine d’aller jusqu’à Prospect Street, même si ce n’est pas bien loin d’ici. Il faut que je te dise que Lovecraft était l’un des nôtres. La John Hay Library ne contient que des écrits sans grande valeur ; les plus intéressants sont conservés ici même, dans les archives de ce Temple. Désires-tu que je t’y conduise, mon Frère ?
    — Ce serait mon désir le plus cher.
    — Alors suis-moi.
    
    Nous parcourûmes quelques couloirs, puis il s’arrêta devant une porte monumentale qui s’ouvrit en coulissant lorsqu’il eut posé l’extrémité de son index sur un lecteur d’empreintes digitales.
    
    — Bon, je te laisse ; fais comme chez toi. La porte s’ouvre de l’intérieur.
    
    Il tourna le dos et s’éloigna. La lourde porte coulissa, m’enfermant seul dans cette pièce qui s’illumina automatiquement, dévoilant de longues travées de rayonnages croulant sous des tonnes de documents. Je m’avançai jusqu’au repère « L ». Loewe, Longhorn, Losting… Lovecraft ! Là, ce n’était pas de simples rayonnages, mais un magnifique meuble qui renfermait la documentation. Je l’ouvris avec précaution.
    
    De nombreux classeurs renfermaient des milliers de lettres : sa correspondance privée avec les membres du Lovecraft Circle ; mais cela ne m’intéressait pas car j’étais venu dans un but bien précis : trouver le Necronomicon. Des dizaines d’ouvrages reliés ...
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