Le coup de foudre - Histoires de Sexe

Le coup de foudre

... rumeurs dont tu parles ?
— J’ai bien peur que ce ne soit déjà l’œuvre de Bazouk. Mais attends, le plus simple est sans doute de mettre la télé.

Aurélie et moi nous regardâmes avec inquiétude tandis qu’Estelle allumait une chaîne d’info en continu.

— …milliers de soldats réquisitionnés sans plus attendre. Sur place à New York, nous retrouvons Joan Gillespie.
— Hmmm ! Elle est bien mignonne, cette petite reporter ! Je me la taperais bien…

La jolie blondinette et moi lançâmes à Aurélie un regard lourd.

— Pardon, ricana-t-elle, c’est plus fort que moi…
— Ici à Manhattan, c’est la folie ! Tout le district est privé d’électricité, les canalisations d’eau rompues déversent sans fin un liquide blanchâtre gluant et malodorant, des animaux sauvages ont envahi les rues et ne cessent de s’accoupler sans distinction de genre ou d’espèce…

La caméra fit un travelling zoomé pour nous montrer une immense avenue parfaitement embouteillée au bord de laquelle un gnou tentait de se faire un phoque pendant qu’une sorte de brontosaure piétinait les bagnoles en courant après un éléphant. Et le long de la route, plusieurs bornes d’incendie crachaient une épaisse mélasse blanche.

— Toute l’activité ici est paralysée, les autorités ont d’ores et déjà ordonné aux habitants de demeurer chez eux pour ne pas accroître le désordre. La Bourse s’est affolée et il semblerait que tous les cours aient chuté presque à zéro, probablement suite à un bug, mais la panique s’empare des ...

... investisseurs du monde entier. Selon certains témoignages, un grand éclair a tout à l’heure frappé la Statue de la Liberté et les mots étant sans doute trop faibles, je vous laisse découvrir le spectacle qui s’offre désormais aux yeux des New-Yorkais.

Des images prises par hélicoptère furent substituées aux précédentes, et on put apercevoir, en lieu et place de la Statue de la Liberté, une énorme théière jaune d’au moins cinquante mètres de haut et de large.

— Bon, ça, on peut pas dire, c’est signé… observa Aurélie.
— Je suis ici avec Billy Halfgood, reprit la charmante reporter affolée, un habitant de Queen’s. Racontez-nous votre histoire, Billy.

La caméra élargit le champ sur un type en costar avec une large barbe qui lui descendait jusqu’aux genoux et un gros anneau nasal.

— Eh bien, je marchais tranquillement dans Madison Square Garden, revenant de mon travail, lorsque j’ai entendu un grand cri derrière un bosquet : « wazaaaaa ! » Je n’ai eu que le temps de me retourner et j’ai reçu comme un petit éclair. Et soudain, j’avais cet anneau, et cette barbe s’est mise à pousser !
— C’est tout simplement incroyable ! Et voici Regina Paulson, qui habite ici, à Manhattan. Regina, qu’avez-vous vécu, de votre côté ?

L’écran nous présenta cette fois une mémé en vison qui portait un chien minuscule dans ses bras. Et tous les deux avaient l’air parfaitement affolés.

— C’est affreux, affreux ! Je me promenais dans le parc avec Betsy, cet après-midi.
— Betsy est votre chienne, ...