Le coup de foudre - Histoires de Sexe

Le coup de foudre

... bruit de moteur. Nous nous levâmes et beuglâmes l’un et l’autre de toutes nos forces ; sans doute était-ce peine perdue, et sans le moindre effet, mais le vrombissement se rapprochait, nettement. Notre île était la seule habitée dans un rayon d’une trentaine de kilomètres. Je repris espoir et serrai encore un peu les fesses.

Et on sauta bientôt littéralement de joie lorsqu’on aperçut le canot qui faisait visiblement route pour accoster à notre ponton.

— Estelle ! C’est Estelle ! cria Aurélie.

L’un des occupants avait effectivement de longs cheveux blonds flottant au vent. Et qui aurait-ce pu être sinon elle ? L’autre, le pilote, était un homme à la peau noire. Probablement un type qui avait accepté de la conduire jusqu’à notre île depuis l’aérodrome d’Eleuthera. La petite embarcation s’immobilisa sous nos cris de liesse à quelques mètres du rivage. Estelle en descendit en hâte en nous faisant de grands signes, et courut vers nous tandis que le pilote approchait son bateau de la plage et du ponton où était amarré le nôtre.

— Estelle ! Tu peux pas savoir comme on est contents de te voir !
— Qu’est-ce qui s’est passé ? Qu’est-ce que vous faites là-dedans ?

Elle arriva enfin près de notre prison et marqua un temps d’arrêt en nous apercevant vraiment.

— Oh ! Mais… que… qui êtes-vous ?

Elle nous regardait tour à tour, Aurélie et moi.

— C’est moi ! C’est nous ! C’est Gufti et Aurélie !
— C’est… c’est vous ? Mais…
— C’est Bazouk ! Il nous a emprisonnés et ...

... a transformé nos corps ! Il est devenu fou !
— Ah, c’est bien ce que je craignais ! J’ai essayé de vous appeler plusieurs fois depuis hier, après avoir vu des choses étranges à la télé. Et j’ai finalement sauté dans le premier avion.
— Des choses étranges, comment ça ?
— Stop ! J’ai vraiment trop envie de chier ! On parlera de tout ça plus tard !
— Oui, je vais essayer de vous sortir de là. Mais comment ?

Ah oui, merde ! J’y avais même pas réfléchi… Estelle se tourna vers le pilote qui avait achevé d’amarrer son bateau et s’approchait en écarquillant les yeux.

— Peter ! Nous avons besoin de votre aide ! le supplia-t-elle en anglais.

Le type vint jusqu’à notre cage qu’il examina avec un mélange de méfiance et de curiosité. Puis il me regarda soigneusement avec un autre mélange d’apitoiement et d’envie. Dans un réflexe, je refermai le décolleté de ma chemise en ajustant les boutons les plus hauts.

— Comment vous êtes arrivés là-dedans ? nous demanda-t-il finalement.
— C’est un peu compliqué, répondis-je. Estelle, allez voir dans la remise, il doit y avoir une scie circulaire. Essaie de prendre le disque le plus solide.
— Tu me parles chinois, mais je vais faire de mon mieux.

Le pilote la suivit après m’avoir adressé un petit clin d’œil. Je serrai les fesses, prêt à tout lâcher ; j’en avais affreusement mal au bide. Mais je savais que ce ne serait plus très long.

***

Mais ç’avait été beaucoup plus long que prévu. À tel point que j’avais finalement été ...