1. Histoire des libertines (50) : femmes d’influence à l’époque du Second Empire


    Datte: 18/12/2019, Catégories: A dormir debout, Auteur: Olga T, Source: Hds

    ... espagnole » en juin 1843 sont perturbés quand elle est reconnue comme la femme de Thomas James. Cette notoriété nuisant à sa carrière, elle prend le chemin du continent. Dès cette époque, elle prête ses faveurs à quelques hommes riches et beaucoup la considèrent comme une courtisane.
    
    Parmi ses amants et bienfaiteurs on trouve Franz Liszt, qu'elle aurait fait rompre définitivement avec l'écrivaine Marie d'Agoult, Alexandre Dumas fils et le journaliste Alexandre Dujarrier. C'est Liszt qui l'introduit dans l'entourage de George Sand où elle côtoie les intellectuels marquants de son époque.
    
    LOLA PROVOQUE UNE REVOLUTION EN BAVIERE
    
    C'est lors d'un voyage en 1846 à Munich, sur le chemin de Vienne, que Louis Ier de Bavière, alors âgé de plus de soixante ans, la remarque et qu'elle devient rapidement sa maîtresse. Il lui offre un petit palais où il écrit de la poésie, tandis qu'elle invite des opposants à son régime, libéraux et anticléricaux, ce qui déplaît au gouvernement.
    
    Usant de son influence auprès du roi, elle devient impopulaire auprès des Bavarois, en particulier après que des documents rendus publics montrent qu'elle espérait devenir sujette bavaroise et être anoblie. En dépit de l'opposition, le 25 août 1847, jour de son anniversaire, le roi la fait comtesse de Landsfeld « pour services artistiques rendus à la Couronne », titre accompagné d’une rente considérable, puis chanoinesse de l'ordre de Sainte-Thérèse, honneur réservé aux dames de très haute noblesse et ...
    ... de grande vertu. Cela contribue à l'impopularité croissante du roi. Une longue mise en demeure est alors rédigée par le gouvernement à l'adresse de ce dernier pour s'en insurger, évoquant « les torrents de larmes versés par l'archevêque d'Augsbourg » qui fut alors rebaptisé Niobé, en référence à la figure mythologique de la mère inconsolable suite au meurtre de ses enfants et métamorphosée en rocher d'où coule une source. De rage, Louis Ier dissout son ministère et constitue un nouveau gouvernement, que l'on surnomme aussitôt le Lolaministerium.
    
    En 1848, alors qu'à Munich des mouvements de contestation sociale grondent, Lola Montez prend pour amant un étudiant insurgé tandis que Louis Ier ferme l'université à la multiplication des barricades et signe à contrecœur l'ordre de bannissement de sa maîtresse. Sous la pression du mouvement révolutionnaire, le roi finit par abdiquer en faveur de son fils aîné et Lola Montez s'enfuit de Bavière pour la Suisse.
    
    La liaison entre Lola Montez et le roi marqua si fort l'opinion munichoise que, des années après, quand Louis II, petit-fils de Louis Ier, sera sur le trône de Bavière et accueillera à Munich son idole, l'impécunieux Richard Wagner, le mettant à l'abri du besoin, réglant ses dettes et satisfaisant à tous ses caprices, les Munichois surnommeront alors non sans humour le compositeur romantique « Lolus », pendant masculin de la trublionne à l'influence ruineuse.
    
    FIN D’UNE CARRIERE
    
    En 1851, elle prend un nouveau départ ...
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