1. 0210 Balade à cheval


    Datte: 15/12/2019, Catégories: Entre-nous, Les hommes, Auteur: Fab75du31, Source: Hds

    ... ».
    
    Je répète le geste et la formule, et pourtant rien ne se passe. Ça commence bien.
    
    « Sois plus ferme avec le ton de ta voix… Marcher ! ».
    
    « Marcher ! Marcher ! Marcher ! » je tente d’imiter mon beau moniteur. Toujours aucune réaction de la part de ma jument.
    
    « Parfois elle est un peu difficile à démarrer ».
    
    « On fait comment, alors ? ».
    
    « Je vais passer devant. Tu vas voir, avec Unico devant, elle va suivre sans problème ».
    
    Et en effet, dès qu’Unico commence à s’éloigner, la mère se met à suivre. Nous traversons un pré légèrement en descente, puis nous rentrons dans une sorte de sous-bois traversé par un étroit chemin qui monte de façon assez sévère. Je ne suis pas rassuré, mais je suis.
    
    Je suis sur un cheval pour la première fois de ma vie, et je pars en balade avec le gars que j’aime plus que tout. Je n’arrive pas encore à y croire. Mes narines sont frappées par une intense et agréable senteur de fraîcheur, de végétation et de pluie, de terre, de cuir, de poil. Et la trainée de déo que mon bobrun laisse derrière lui se mélange dans ce bouquet olfactif de bonheur simple mais intense.
    
    Le claquement des sabots ferrés sur le sol résonne dans mes oreilles et dans tout mon corps. Ma peau est surprise par la fraîcheur matinale retrouvée dans ce sous-bois. Mon pull n’est pas de trop et j’hallucine en regardant mon bobrun dans son t-shirt sans manches, qui n’a pas du tout l’air d’avoir froid. Et ce dos en V, puissant, musclé. Putain !
    
    « Tout va bien ...
    ... ? » je l’entends me lancer, sans se retourner.
    
    « Pour l’instant, oui ».
    
    Ma jument suit son jeune étalon de fils, et moi je suis mon bel étalon brun à deux pattes. Oui, tout va bien.
    
    Jérém sur son cheval, de dos, avec cette attitude en équilibre parfait entre le respect et la domination de son étalon, c’est bandant à mourir. Je n’arrive toujours pas à réaliser comment c’est possible que je fasse l’amour avec ce mec.
    
    Et lorsque quelques minutes plus tard il se retourne, en suspension sur ses étriers, la chaînette s’agitant au gré des pas de sa monture par-dessus le coton gris, le désir de son corps me donne le tournis.
    
    « Ça va toujours ? ».
    
    « J’ai envie de toi… ».
    
    Un petit sourire lubrique illumine alors ses beaux traits masculins.
    
    « Pense à rester en selle » il me mouche « décrispe toi, tiens-toi droit, baisse tes mains, relâche tes rênes, ne lui tire pas sur la bouche, tu lui fais mal ! ».
    
    « Ah pardon… je suis un peu stressé… ».
    
    « On est au pas, respire un bon coup, profite du paysage » fait-il, en se remettant correctement en selle.
    
    « Je profite du paysage, oui, de ton dos, de tes bras, de ton t-shirt sans manches… » je le taquine.
    
    « Tu ne penses qu’à ça ! ».
    
    « Tu es pile devant moi, ce serait compliqué de penser à autre chose… ».
    
    « C’est pas faux… ».
    
    Puis, après quelques secondes, il me balance :
    
    « Moi aussi… ».
    
    « Toi aussi, quoi ? ».
    
    « Ce que tu m’as dit… moi aussi. Mais c’est pas le moment ».
    
    Lui aussi il a envie de ...
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