1. Qui fait l'ange fait la chienne (3)


    Datte: 27/11/2019, Catégories: Trash, Auteur: blueyes, Source: Xstory

    ... exhibitionnisme, j’arborai un chemisier rose échancré à souhait ; mes deux pommes-mamelles débordaient généreusement du soutien-gorge à balconnet, mes tétons jouaient même à cache-cache avec le carcan. Et le miroitement d’une émeraude aggravait encore la convocation des regards vers le décolleté profond ; le bijou pendillait d’une chainette en argent, douillettement niché à la naissance du sillon, il jetait son éclat coquin, comme une invitation à plonger les yeux dans le vallon mammaire. Ma féminité s’étalait ainsi, par touches coquettes, parfois aussi délicates que les deux fins bracelets en or qui s’entrelaçaient à mon poignet droit ou que les deux étincelles de verre papillotantes aux lobes de mes oreilles. Mais la palette des artifices virait aussi, carrément à l’explicit, au rouge incendiaire, méticuleusement étalé sur la pulpe de mes lèvres, tel un phare érotique, immanquable pour le désir viril. Ainsi pénétrée d’avidité sensuelle, ma bouche beaucoup trop étroite s’évasait en une promesse vulgaire de largesse lascive.
    
    Thibaud profiterait-il de ces dons de faussaire ? Il était si aisé de débusquer derrière les affèteries et le grimage la falsification.
    
    Sa mâle assurance, sa carrure d’athlète, la franchise de son sourire, l’emprise éblouissant de ses yeux noisette, une telle prestance tranchait avec mes doutes, mes embarras, ma gaucherie, ma banalité, mes complexes et toutes mes malfaçons physiques…
    
    Maintenant que nos regards se croisaient, j’étais de plus en ...
    ... persuadée d’avoir échoué à sublimer la médiocrité de mon véritable visage. Une ligne tricheuse de Khôl pour simuler des yeux-amandes, une pointe de rimmel et une forte dose de fard à paupière afin de stimuler le manque de profondeur de la prunelle, le mascara qui parodie des cils de bichette, ma bouche taciturne travestie par un rouge à lèvres criard, une estompe de blush qui pimente par défaut mes joues fades alors qu’un voile très léger de poudre de soleil est sensé illuminer mes pommettes… il passait en détail tous mes défauts et allait rendre son verdict. Je baissais la tête. Vaincue d’avance. Jusqu’au bout des ongles, vernis en rose fuchsia, je n’étais qu’une femelle qui use et abuse de tous les subterfuges, cherche par tous les moyens à décupler son capital sexuel. Vainement ! Impossible de masquer, de maquiller, mon insignifiance.
    
    Après m’avoir longuement jaugé, des pieds à la tête, la sentence tomba :
    
    — Merde ! Mais tu es bonne… Euh… Je veux dire très belle.
    
    Ses yeux rieurs emberlificotent l’inconvenance. Tout son être irradie la confiance. Malgré la maladresse du propos, il était si touchant de sincérité. Je fonds ! Je n’en croyais pas mes oreilles !
    
    Et devant mon incrédulité, il insista encore :
    
    — Non sérieux, tu es trop canon comme ça ! Viens !
    
    — Je ne te dérange pas… Tu es sûr ?
    
    — Oui, entre. Enfin, j’ai rendez-vous avec des potes… Mais j’ai dix minutes.
    
    — Je repasserai une autre fois.
    
    — Entre, je te dis !
    
    Je pénètre dans la pièce qui ...
«1234...11»