Chapitre 2 - Histoires de Sexe

Chapitre 2

... où ils n’étaient que tous les deux.
— J’avoue que je me sens bien à ses côtés. Tu sais que son fils vient à Noël ? J’ai hâte de le rencontrer. Je me fais du souci pour lui, j’espère qu’il ne lui arrivera rien.
— Je prierai pour lui, proposa George.
— Merci. Tu sais, s’il devait arriver malheur, Lindsay ne s’en remettrait pas. Et moi non plus, par la même occasion, prévint-il.
— Je suis sûr que tout ira bien. Pour lui et pour vous.

Noël 1943

Rudy était arrivé depuis trois jours chez sa mère. Gary les avait laissés se retrouver et il avait convenu avec Lindsay qu’elle parlerait à son fils de leur relation, puis que le capitaine les rejoindrait le jour de Noël. Anxieux et stressé à l’idée de faire connaissance avec le fils de sa maîtresse, Gary espérait que tout se passe bien et que le jeune homme accepte leur relation. Il avait frappé à la porte et attendait qu’on vienne lui ouvrir.

— Bonjour Capitaine ! Entrez, entrez, ne restez pas dehors par ce froid. Laissez-moi vous débarrasser de votre manteau, voilà, merci. Allez-y, ma mère vous attend au salon, je passe par la cuisine et je vous rejoins. Vous connaissez le chemin, je crois, ajouta Rudy avec un clin d’œil.

Dépassé par tant de volubilité, Gary n’eut pas le temps de placer un mot et il retrouva Lindsay, lovée au fond de son fauteuil, un grand sourire aux lèvres. Les lumières, la décoration, l’odeur de la dinde cuite, la pièce semblait pleine de vie et de joie.

— Joyeux Noël, Gary, dit-elle en le voyant ...

... s’avancer.
— Joyeux Noël à vous, miss Donovan.

Il lui fit un baisemain et s’assit sur l’accoudoir.

— Votre garçon a l’air en pleine forme.
— Oh oui, il est si beau, si fort, si vigoureux. Je suis si heureuse de le retrouver ! C’est un homme, maintenant.
— Quel dommage qu’il faille traverser de telles épreuves.
— Ah non, capitaine, ce soir, on ne parle pas de choses tristes. Tout ne doit être que joie, allégresse et plaisir. Servez-vous une coupe de champagne. Et remplissez mon verre également !
— À vos ordres, miss, obtempéra Gary.
— Attendez-moi, je vous en prie, ne trinquez pas sans moi ! dit Rudy en apparaissant. Merci Capitaine. Je nous souhaite un joyeux Noël, vivons ce soir comme si nous étions seuls au monde, oublions les soucis de l’extérieur, proclama-t-il en levant son verre. Buvons, mangeons, bavardons, rions, aimons-nous, voilà le programme de la soirée. Et pour commencer, buvons !

Il vida son verre d’un trait et le posa sur la table.

— Rudy, ne bois pas si vite, voyons, le rabroua sa mère en riant.
— Maman, je suis un homme maintenant et ce n’est pas mon premier verre d’alcool.
— Vous voulez dire, ce soir ? demanda Gary.
— Ni ce soir, ni dans ma vie ! Passez à table, j’amène les amuse-bouche.
— Il est drôle, n’est-ce pas ? dit Lindsay en s’asseyant.
— Je pense que vous avez commencé la soirée sans moi, non ? Vous lui avez dit quoi à propos de nous deux ?
— Il est très heureux pour moi, il vous apprécie car vous m’avez soutenue quand j’étais ...