Le manoir
Datte: 23/11/2019,
Catégories:
Première fois
Auteur: IDAELLE, Source: xHamster
... sales et suant qui, en contrebas, aux abords du lycée, profitèrent du passage des collégiennes pour admirer des jambes dénudés. Même moi, ils me regardèrent. Messieurs les ouvriers, vous aussi étiez conviés au banquet de mon corps.
Même Sophie, cette superbe rousse dont j'étais secrètement amoureuse en cinquième, allait être à la fête...
Mon corps évolua lui aussi. Les bourgeons que j'arborais étaient devenus pommelés, une flore garnit de mystère ma fine fente, mes hanches s'étaient épanouies.
Je n'étais plus nue pour glisser mes pas jusqu'à la porte, je revêtis de courtes robes aisées à glisser, d'étonnantes jupes que je n'osais porter et enviais dans les vitrines estivales, des corsages si profonds qu'on aurait pu y entendre l'écho de mon cœur cognant.
Mais finalement, à force d'essayages, je finis par adopter une tenue d'apparat, ce long voile de tulle noir transparent, rien de plus sauf ces artifices qu'il me faudrait, une fois la porte franchie, endosser.
Mais au milieu de tous ces changements, il y avait deux constantes, deux règles d'or : mon mutisme absolu – je ne pouvais qu'être muette ou gémir – et le propriétaire des lieux.
Les autres personnages, par contre, étaient de plus en plus ...
... prolixes. Leur langage lui aussi évolua : comme leurs caresses, d'abord doux, il devint aigre.
Ils purent ainsi utiliser un vocabulaire osé, cru même, planter leurs verbes comme des canines, larder mon honneur et ma pudibonderie hypocrite.
Les années passaient. Le frisson d'impudeur ne me suffit plus, il me fallait des émotions annexes.
Avant même de croiser la route d'Ingrid, j'avais déjà au cours d'une nuit de caresses plus enfiévrée que d'habitude, constaté combien étaient devenus sensibles mes seins. D'abord, je les roulais entre mes doigts et appris à les tordre puis les pincer férocement.
La douleur était vive mais je ne pus m'empêcher les fois suivantes d'y faire pèlerinage, explorant la périphérie de mes mamelons, empoignant fermement mes volumes, y planter mes ongles aussi. Je m'apercevais déjà combien la douleur pouvait être de bonne compagnie pour démultiplier ma puissance orgasmique : donnez-moi un levier et je soulèverai le monde.
Le décorum était posé, le scénario huilé comme le bout de mes doigts l'étaient à force de s'enduire de mon intime miel.
Il me fallait désormais une raison pour parvenir jusqu'à ce manoir et m'y offrir du coucher du soleil jusqu'à ce que l'aube paraisse...