1. Mes femmes


    Datte: 23/11/2019, Catégories: collection, nonéro, Humour consoler, Auteur: Bozo, Source: Revebebe

    Je m’appelle Benoît, mais tous mes copains m’appellent Bozo, c’est pour ça que j’ai mis ce nom-là, ici. Je suis né dans un petit village de l’Ardèche, où j’ai grandi heureux jusqu’à mes quinze ans. Ensuite, mes parents ont déménagé à la ville, et c’est là que tout a commencé.
    
    Mes premières dragues sérieuses, mes premières copines, mes premiers ébats amoureux…
    
    C’est incroyable comme ces choses vous laissent un souvenir merveilleux.
    
    À vingt ans, j’étais en couple ; presque installé avec une fille de deux ans mon aînée. Laetitia, elle s’appelait.
    
    On s’entendait très bien, à tous points de vue. Et au lit, c’était pas mal, aussi, avec du recul. Surtout pour des jeunes comme nous, finalement.
    
    J’ai cru un moment que c’était parti pour la vie. Mais c’est curieux comme certaines choses vous paraissent naïves, plus tard.
    
    Laetitia m’a quitté au bout de trois ans. Et même pas pour un autre, non, elle m’a quitté, le croirez-vous, pour rentrer dans les ordres. (Je sais pas si ça se dit pour une fille ?)
    
    J’ai failli me pendre. Enfin, en tout cas, depuis, je ne vais plus à l’église.
    
    Ça a été dur ; je suis resté un bon moment tout seul, à chercher à droite à gauche à refaire ma vie. Mais je ne rencontrais que des filles d’un soir, ou bien alors des moches.
    
    Et puis je suis tombé sur Pauline.
    
    Elle aussi, elle était plutôt moche, mais elle avait un charme fou. Un petit quelque chose qui vous pinçait les yeux, qui vous prenait au cœur quand elle vous ...
    ... souriait.
    
    C’est marrant, parce qu’elle est vite tombée folle amoureuse de moi. Au bout d’un an, c’était comme si on se connaissait depuis toujours. Elle savait déjà tout de moi, et puis aussi tout comment me rendre dingue. Et moi, je ne pouvais plus me passer d’elle.
    
    Pourquoi ça n’a pas duré, ça j’en sais foutre rien. Ça aurait dû durer. Mais que voulez-vous, y a des choses qu’on ne maîtrise pas…
    
    Et puis y avait ses copines, des espèces de thons gothiques qui n’arrêtaient pas de lui monter la tête, de lui dire que j’étais qu’un loser. Et elle a fini par me reprocher d’être trop casanier, pas assez imaginatif, trop prévisible.
    
    Ce qui me fait bien rigoler, c’est que maintenant elle est avec un pauvre type à moitié alcoolique, qui lui a fait deux gamins et qui passe ses soirées au bistrot…
    
    N’empêche, ça m’a foutu un coup. Moi aussi, je me suis mis à picoler un peu, au début. Je traînais chez moi à faire la larve plus que jamais, à comater devant la téloche, au mieux avec deux ou trois copains de beuverie.
    
    C’est ma mère qu’a réussi à me secouer. Elle venait de divorcer d’avec un type avec qui elle s’était remariée deux ou trois années auparavant, après que mon père fut allé une fois de trop voir ailleurs. Mais ma mère, elle, quand elle divorce, elle a pas le moral dans les chaussettes, comme moi, bien au contraire. Elle se met à sortir en boîte dans tous les sens, à draguer des minots de vingt ans de moins qu’elle.
    
    Et du coup, elle a dû avoir pitié de moi et elle a réussi à ...
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