Cathédrale - Histoires de Sexe

Cathédrale

... ?
— Je vais très bien… heu… Gaspard. J’ai même l’impression d’aller trop bien, je me sens gaie et, sans aucunement oublier ni Arnaud ni Jehan, j’ai le sentiment que leur absence ne m’est plus aussi pénible. Serait-ce la boisson que vous m’avez donnée cette nuit ?

Le visage de Gaspard, concentré jusque là, s’éclaire d’un sourire. Avec précautions, il dépose ses instruments sur un tabouret, se retourne et la regarde. Sous ce regard, Clémence fond, son cœur se calme, tous ses muscles vibrant d’excitation se détendent ; en revanche, son corps se remet à lui envoyer des signaux disparus depuis bien longtemps : ses seins sont gonflés et tendus, son sexe est humide, son ventre réclame.

Ce flot de sensations oubliées la laisse pantelante. Elle dépose son plateau sur la table et s’assoit pour masquer son trouble.

— Cette nuit, Clémence, je t’ai donné à boire trois gouttes d’Élixir de Longue Vie que j’ai obtenu au cours de mon Grand Œuvre l’année passée à Bologne. Et je continuerai à t’en donner jusqu’à ce que ton esprit et ton corps soient définitivement guéris.
— Pardonnez mon ignorance, mais qu’est-ce que c’est que cet Élixir ?
— Oh Clémence, seul Dieu le sait. Moi, humble chercheur, je n’ai fait que suivre l’enseignement de mes illustres prédécesseurs en alchimie. L’Élixir est une autre forme de la Pierre Philosophale. La Pierre ennoblit, « soigne » les métaux, l’Élixir lui, agit sur l’homme, régénère son corps, le rend résistant aux maladies et fortifie son esprit.
— ...

... Mais comment avez-vous fait, Gaspard, pour acquérir tout cet immense savoir ? Vous êtes encore si jeune…
— Quel âge me donnes-tu donc ?
— Quelques années de plus que moi, moins de quarante ans…

Déjà souriant, Gaspard se met à rire franchement. Ses yeux parcourent le corps de Clémence dont les formes se laissent facilement deviner sous la fine étoffe de la chemise de nuit qu’elle porte encore.

— Oh non, Clémence, dans quelques jours, à la Saint-Jean, j’aurai 78 ans ! Il y a une trentaine d’années que j’utilise régulièrement l’Élixir et, tu le vois, il me maintient dans un corps toujours jeune.

Il regarde le plateau, puis se retourne vers elle :

— Merci Clémence pour ce repas que je vais manger rapidement car il faut que j’achève ce dessin pour pouvoir en discuter tout à l’heure avec maître Robert. Nous nous reverrons au déjeuner.

—oooOooo—

En ces derniers jours du printemps et malgré l’heure matinale, l’air est tiède et la journée s’annonce chaude. Dans la cour derrière la cuisine, Clémence, nue, fait sa toilette. Après s’être mouillé, puis savonné tout le corps, elle se rince à l’aide d’un linge qu’elle trempe dans l’eau fraîche qu’elle vient de puiser. Sous les premiers rayons du soleil, elle a l’impression de vivre une renaissance.

Elle sent sa chair ferme sous une peau bien souple. Ses seins, haut plantés, sont encore bien pleins et, particulièrement ce matin, ils pointent orgueilleusement leurs tétons érigés par l’eau froide. Son ventre, arrondi par ...