Cathédrale
Datte: 22/11/2019,
Catégories:
f,
fh,
hplusag,
amour,
Masturbation
Oral
pénétratio,
historique,
fantastiqu,
Auteur: LouVilneau, Source: Revebebe
... mots impressionnent fortement Clémence. Elle découvre qu’elle a devant elle non seulement un sculpteur, mais aussi un savant et un philosophe.
Pour la première fois, elle le regarde. À peine plus grand qu’elle, il a une longue chevelure châtain qui lui descend sur les épaules. Ses moustaches, extraordinaires, sont d’une longueur telle qu’elles lui tombent sur la poitrine. Ses yeux enfin, assurés, clairvoyants, mais remplis de bonté.
Cet homme qui paraît avoir quarante ans, rayonne de douceur autant que de sagesse. Sans réfléchir, Clémence dit alors :
— Maître Gaspard, je ne veux pas retarder la construction de la maison de Dieu pour un caprice. Comprenez-moi, cette chambre est emplie de souvenirs ; c’est là qu’Arnaud, mon époux, et moi avons vécu notre bonheur pendant une douzaine d’années… Mais, venez la visiter, vous pourrez en disposer si elle vous convient.
Après avoir gravi la rude échelle de meunier qui conduit à l’étage, les voici dans la vaste pièce située sur la rue et éclairée d’une grande fenêtre. Comme elle le craignait, la vue du grand lit fait resurgir tous ces souvenirs douloureux qu’elle tient pourtant à garder au fond de son cœur. D’un regard, Gaspard tarit ses larmes ; cet homme est rassurant, sa simple présence est réconfortante.
— Cette pièce me satisfait. Je ferai apporter les meubles dont je vais avoir besoin. Je pense que vos conditions seront raisonnables. Nous pouvons en discuter…
— J’étais sur le point de sortir pour aller au ...
... marché, puis quérir la farine au moulin. Voulez-vous m’accompagner ? Nous parlerons en route.
— Bien volontiers, sire Robert ne peut me recevoir qu’après vêpres sonnées. Vous me ferez connaître votre cité.
—oooOooo—
En ce matin de la Saint-Barnabé, le soleil a déjà chassé les brumes de la nuit. En marchant dans les rues étroites, Clémence et Gaspard devisent tranquillement. Au port du Don, des grandes barques à fond plat sont amarrées côte à côte. Elles débordent de légumes divers que des hommes présentent et vendent à des matrones encombrées de paniers. Ça crie, ça marchande, des éclats de rire fusent au milieu des grognements de refus.
— Quel drôle de marché, comme ça, sur l’eau…
— Oui, c’est la coutume ici. Ces gens cultivent tous ces légumes sur des îles au milieu des marais de la Somme où la terre est si riche. Depuis les romains, on appelle ces jardins les « hortillonnages ».
Et Clémence de se lancer dans un marchandage, mettant en concurrence les hortillons. Elle remplit son panier d’aubergines, de panais, de navets, de salades. Elle trouve même un gros melon d’eau et des cerises.
— Les compagnons vont se régaler ce soir avec la soupe que je vais leur préparer. Venez vers l’aval, nous passerons au moulin pour prendre la farine puis, un peu plus loin, nous devrions rencontrer un poissonnier ; je ferais bien un ragoût de poissons.
— Avec toutes ces îles sur la Somme, ça me fait penser à la cité de Venise où je suis passé l’an dernier, mais la richesse des ...