1. La kermesse


    Datte: 19/03/2018, Catégories: fh, fplusag, religion, poilu(e)s, bizarre, intermast, Oral pénétratio, Auteur: Jean-Christophe, Source: Revebebe

    ... peu à elle.
    
    Le curé de la paroisse, revêtu de la chape de drap d’or, présentait le saint sacrement à l’adoration. Instant mystique de communion avec l’Éternel, sous le regard bienveillant de riches ornements liturgiques.
    
    Pourtant, quand on savait que le même homme adorait la bonne chair, les bonnes bouteilles, et que son ventre bien rebondi témoignait de son appétit féroce, on se disait que le spirituel n’était pas si éloigné que ça du monde physique, c’est du moins ce que m’inspirait ce chaleureux tableau.
    
    En dehors de ces quelques considérations anodines, mon passage à l’église était toujours un curieux moment de recueillement, pendant lequel je méditais sur le fait que, contrairement à tous les gens qui m’entouraient, je n’avais ni attache, ni famille. Je n’en éprouvais aucune amertume, juste un sentiment bizarre d’étrangeté qui me mettait légèrement à l’écart de toute l’espèce humaine.
    
    Pendant la communion, mettant à profit un mouvement de foule, je réussis à m’éclipser par la petite porte latérale ; j’avais une sainte horreur des convivialités à la sortie de l’église, de toutes ces banalités qu’il fallait toujours trouver pour se congratuler les uns les autres. Plus simplement, j’avais horreur des convivialités en général.
    
    Je suis rentré au bistrot et j’ai commandé un ballon de rouge. La transsubstantiation, c’est-à-dire la transformation d’un morceau de pain en parcelle du royaume de Dieu, je la faisais plus volontiers dans un bon verre de vin. Le sang ...
    ... du Christ ! J’ai bu à la santé du Tout-Puissant en reluquant Amarine, cette petite serveuse incroyablement vulgaire que ce vieux filou de Marcellin avait déniché on ne sait trop où.
    
    Une sacrée gourgandine et une vraie chaudasse, régulièrement entourée d’une ribambelle de poivrasses. Ils lui pelotaient les miches, ils lui pinçaient les fesses et elle se laissait faire. Mieux encore, elle les excitait par quelques propos salaces ou quelques allusions pour le moins ambiguës. Ça discutait nibards et coups de bitte par-derrière, ça ne volait jamais très haut et ça riait toujours grassement. Paraît-il, qu’à l’occasion, elle ne refusait pas non plus de passer dans l’arrière-cour, si l’on en croit les vociférations de deux ou trois braillards.
    
    Toujours est-il que cette jeune fille, plutôt jolie au demeurant, se compromettait volontiers avec les débris sales, puants et avinés que nous étions tous en passe de devenir.
    
    Certains n’arrivaient déjà plus à aligner trois mots. D’autres, comme Raoul l’équarrisseur, ne parlaient plus que de cul, de coups de pignole et de parfaites salopes :
    
    — Entre tes deux mamelles, j’y mettrais bien ma biroute, qu’il lui disait en avalant son godet. Allez, vas-y la Marine, secoue-les bien tes tétines… et qu’ça ballotte, et qu’ça ballotte. C’est-y pas mignon ces deux grosses boules laiteuses ! Allez, vas-y, ma Marinette… et r’sers-moi z’en donc un p’tit !
    
    … ce que l’intéressée faisait toujours de bonne grâce, en riant, en gloussant, en dandinant ...
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