1. La kermesse


    Datte: 19/03/2018, Catégories: fh, fplusag, religion, poilu(e)s, bizarre, intermast, Oral pénétratio, Auteur: Jean-Christophe, Source: Revebebe

    ... nul doute comme elle avait toujours été avec moi. Cela allait faciliter les choses, je n’aurais pas aimé qu’elle soit trop différente et qu’elle me saute au cou devant tout le village.
    
    Peut-être avait-elle simplement oublié cet intermède cocasse, ou peut-être était-ce enfoui dans un endroit secret, au tréfonds de sa mémoire, comme une horreur qu’on veut cacher ou comme un mauvais souvenir.
    
    Nous descendîmes la statue de sainte Thérèse pour qu’elle la dépoussière, puis celle de sainte Eulalie qui subit le même sort. Elle fit ce travail avec complaisance et presque avec bonne humeur. Il est vrai que c’était jour de fête et que l’événement avait son importance.
    
    Je réussis à trouver un moyen pour m’éclipser lors de la procession, mais je pus difficilement échapper à la messe. Ma dévotion s’arrêtait, en ce qui me concerne, aux portes de l’église. Mais, étant donné que monsieur le curé me surveillait de très près, parce qu’il se doutait bien que je n’avais qu’une envie, celle de me défiler, je me trouvais contraint de suivre le mouvement.
    
    Une petite heure dans la vie d’un homme, ce n’est certes pas la mort, mais je l’aurais plus agréablement passée au café.
    
    Je me suis installé près d’un pilier, dans un petit coin un peu à l’écart, et j’en ai profité pour inspecter les ouailles. Autour de moi, trois, quatre veuves défraîchies qui cherchaient la tranquillité dans l’abandon du sacerdoce. Un peu plus loin, les familles pieuses, les grands-parents, les parents, les ...
    ... enfants, la garagiste avec ses deux braillards, l’ébéniste et ses trois séraphins immaculés, et un troupeau de bestiaux fantomatiques qui m’étaient, pour certains, pratiquement inconnus.
    
    Seuls, le patron du bistrot et quelques piliers de bar avaient échappé au massacre.
    
    Bérengère était sur la rangée de devant, tout à côté de la mère Machard. Elle était prostrée dans une attitude fort pieuse. Elle regardait religieusement vers la vierge Marie et semblait être en train de lui confier tous ses petits secrets.
    
    Par contre, j’eus beau faire le tour de l’assistance : nulle trace de Solange. Ses parents étaient pourtant présents, tout au bout de la cinquième rangée de gauche, comme à leur habitude. Mais leur pauvre fille devait être encore bien malade pour qu’elle ne daigne pas assister à cette messe sacrée.
    
    Je regrettais Solange, je m’en voulais souvent de ne pas être allé la voir. C’était une attitude lâche et indigne de ma part, dont je me sentais vraiment coupable. J’ai promis au bon Dieu que, dès le lendemain, je ferais le voyage. Et, en général, quand je promettais quelque chose au bon Dieu, je tenais mes promesses, car on ne rigole pas avec ce gars-là.
    
    Mais, au delà de la bienveillante attention que je pouvais porter à une amie, je crois que j’aimais Solange un peu plus qu’une « amie ». Elle me manquait, elle me fascinait et, quelque part aussi, elle m’attirait. Son côté complètement barge avait un sens pour moi, et il n’était pas de jour sans que je pense au moins un ...
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