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Vingt et un ans après (2)
Datte: 13/11/2019, Catégories: Erotique, Auteur: gg18120, Source: Xstory
... Fabienne me claqua deux bises comme si j’avais toujours été un de ses amis. Je fis les présentations laissant aux deux femmes les quelques secondes indispensables pour se jauger et enregistrer le moindre détail d’attitude ou de physionomie. Elles parurent satisfaites. — Je n’en ai plus que pour quelques minutes, reprit Fabienne. Trois ou quatre points de soudure par-ci par-là et j’aurai fini. Faites attention là-dedans, c’est un peu encombré. Nous la suivîmes dans le bâtiment. Au lieu du hangar dans lequel je pensais pénétrer, nous entrâmes dans un atelier. Le feu d’une forge brûlait. Ce qui ressemblait à une presse à métaux et d’autres machines occupaient tout le mur du fond. Trois longs établis délimitaient l’espace. Un entrelacs de tiges métalliques tordues et soudées ensemble trônait sur l’un d’eux. De l’outillage traînait partout. Des chaînes pendaient du plafond. Des pots de peinture et d’autres produits que je n’identifiais pas s’alignaient sur des étagères. Un grand type barbu d’une vingtaine d’années, vêtu comme un bûcheron nous fit un grand geste amical du fond de l’atelier. Il semblait s’occuper d’un gros tas de rallonges électriques dont il dénudait les fils. — Je vous présente Yann. Je lui répondis de la même façon. Fran n’eut qu’un petit sourire crispé. Ce qu’elle découvrait paraissait la dérouter et l’odeur l’incommoder. Fabienne s’en aperçut. — Bon ! dit-elle. Je me dépêche. Eloignez-vous un peu et ne regardez pas. Ce fut très rapide. ...
... Fabienne enfila un tablier et une paire de gants de cuir, réajusta son masque, empoigna un chalumeau et une nouvelle tige était venue compléter la botte en cours d’assemblage au moment où nous pûmes nous retourner. — Et voilà ! La chose est terminée. Le masque de soudeur disparut et Fabienne ajouta : — Allons boire un coup et parler ! Je considérais «la chose » sans être sûr de bien comprendre. — Tu es artiste ? hasardais-je. — Mon galeriste le prétend. Moi, je n’en ai aucune idée. Tout ce que je sais à peu près faire, c’est souder. Je fis le tour de l’établi pour changer d’angle. Fran, encore crispée, me suivit. Fabienne nous laissa observer sans faire plus de commentaires. Si les circonstances exigeaient une attitude particulière, je ne la trouvais pas et restai hésitant. — Ça se vend ? finis- je par demander comme un goujat. — A un prix qui te surprendrait, répondit Fabienne sans se formaliser de la grossièreté de ma question. Je m’en étonne encore. J’ai commencé à souder par hasard il y a quelques années un jour où je m’emmerdais. Un ami a trouvé cela «absolument génial » et en a parlé autour de lui. Une de ses connaissances, un marchand d’art, s’en est entiché lui aussi et le snobisme a fait le reste. Depuis, j’achète le fer à béton en quantité industrielle et j’en vis très bien. Je suis plutôt bien cotée sur le marché. De mieux en mieux, même. Je ne doute pas que tu te renseigneras là-dessus. Ce que m’apprenait Fabienne me stupéfiait. Je ...