De l'habit au moine - Histoires de Sexe

De l'habit au moine

... opportunisme.
— Oui, à propos, si on parlait de sexe ?

Marc nota le silence prolongé. Du coin de l’œil, il vit l’homme se balancer d’une jambe sur l’autre. Mathilde finissait son assiette, sans en perdre une miette. C’est elle qui reprit, toujours sans le regarder.

— Qu’est-ce qui vous fait plaisir, à vous ?
— Eh bien, euh, j’aime bien les petites femmes minces, un peu comme vous…
— Et vous aimez leur faire quoi ?
— Eh bien, euh… Vous ne voulez pas qu’on aille en discuter en privé ? J’habite pas loin…
— Pas tout de suite. J’aurais bien aimé en savoir un peu plus, voyez-vous, je suis plutôt coincée… Je ne sais pas grand-chose. Vous vous y connaissez, vous ? Aimez-vous les petits seins et les jolis culs ? Êtes-vous un sodomite accompli et enthousiaste ? Ou bien un candauliste ? Aimez-vous le figging ? Aimez-vous manier la cravache, le fouet ? À votre avis, parmi tout cela, qu’est-ce qui serait le mieux pour moi ?

L’homme ne savait plus sur quel pied danser.

— Ah oui, j’ai failli oublier. Vous avez une belle bite ? On m’a dit que c’était indispensable pour vraiment apprécier de se faire enfiler par tous les trous.

L’homme bafouilla un mot d’excuse, puis fila rejoindre sa table d’origine.

Mathilde posa son assiette bien nettoyée, prit sa bière et rejoignit Marc.

— J’ai fait tout ce que vous m’avez dit, mais je pense qu’il n’avait pas une belle bite, et il a eu peur de ne pas pouvoir assurer…

Marc était partagé entre surprise, une franche envie de ...

... rire et un doute de fond. Son élève était, décidément, un peu spéciale.

— Vous avez du cran… Mais cela ne nous avance pas beaucoup… Ce type n’était pas la bonne cible, d’accord. Vous avez une idée pour en trouver un mieux ?

Mathilde jeta un regard circulaire dans la pièce.

— D’abord, j’aimerais bien choisir le choisir, moi. Ensuite, je préférerais avoir un objectif précis, tangible, par exemple obtenir un rendez-vous pour une séance intime. En parler, je ne vois pas l’intérêt. Ce n’est pas un but en soi, et ce n’est pas mon objectif avec Klein. S’il pose des questions crues, je saurai répondre, cela ne m’inquiète pas plus que ça.

Marc soupira.

— C’était pour savoir si certains mots pouvaient arriver à sortir de votre bouche, mais d’accord, vous y arriverez. Maintenant, passez de ce côté de la table et choisissez un partenaire.

Mathilde passa trois bonnes minutes à observer tous les hommes présents, et ceux qui continuaient à entrer.

— Celui-là me va, vous voyez, avec le blouson de cuir. Mais je n’ai aucune idée de comment l’aborder.

Mathilde désignait un homme d’une quarantaine d’années, doté d’un visage aux traits accentués et volontaire, pas beau – selon les critères de Marc – mais qui avait une certaine prestance. Inconvénient, il discutait avec un groupe de trois, dont une femme qui, par chance, semblait être la compagne d’un des deux autres.

— Continuez à l’observer. S’il vous regarde à son tour, surtout ne détournez pas les yeux, soutenez son ...