De l'habit au moine - Histoires de Sexe

De l'habit au moine

... soupira.

— Bon, pour ce soir, il semble que vous ayez le choix entre un vendeur à l’expression écrite limitée mais volontaire pour une discussion, et un humoriste niveau BAC. Tous deux ont à peu près votre âge. Lequel choisissez-vous ?

Mathilde le regarda, et tous deux éclatèrent de rire.

— Donnez-lui rendez-vous au pub irlandais près de la rivière. C’est un bon endroit, dit Marc en pensant qu’il était dommage qu’elle ne rie pas plus souvent.

Deux minutes plus tard, le rendez-vous était pris : 16 heures 30 au pub irlandais. Cela leur laissait un peu de temps.

— Ça tombe bien, dit Mathilde, j’ai faim, je n’ai pas eu le temps de déjeuner à cause de mes courses.
— Au pub on peut manger à n’importe quelle heure. Par contre, votre sac à main n’est pas bien assorti avec le reste…
— Je ne savais pas ce que je trouverai comme vêtements en quittant la maison… C’est un peu court pour aller en chercher un autre, il faudra faire avec. Après tout, le vendeur n’est peut-être pas un expert en couleurs…

La remarque était amusante de la part de quelqu’un qu’il n’avait jamais vu avoir ce problème, l’assortiment bleu marine avec un zeste de noir lui étant garanti de facto.

— Je vais voir si je peux emprunter quelque chose, dit Marc

Marc disparut, et revint cinq minutes plus tard avec un sac à main de la bonne couleur.

Marc avait aussi apporté ce qui ressemblait à méprendre à un téléphone intelligent. À vrai dire, c’en était un, dûment modifié, car il appelait ...

... automatiquement un numéro unique – configurable – dès qu’on le mettait en route. Son micro était une version omnidirectionnelle à grand gain pour capter les conversations aux alentours, et il contenait aussi un enregistreur. Le numéro appelé était en l’occurrence celui du téléphone de Marc. L’avantage du système était la portée, la distance au récepteur n’ayant pas d’importance, l’inconvénient était la dépendance envers le réseau cellulaire. Pour leur mission du soir, en ville, cela convenait bien.

Mathilde ouvrit son propre sac, transféra son portefeuille, puis eut une brève hésitation, sous le regard de Marc, avant de sortir une boîte de préservatifs et un petit flacon de gel intime, et de les transférer également.

— J’ai pensé que cela faisait partie de la panoplie, comme pour la MLF de votre histoire…

Marc approuva. Son sens du détail n’était pas une nouveauté, ce qui le surprenait le plus était à quel point elle semblait lui faire confiance en s’attachant à ressembler trait pour trait au personnage imaginaire qu’il avait créé.

— Je vous emmène.

Durant le trajet, il rappela une fois de plus les règles du jeu.

— Rappelez-vous, ne mentez que le moins possible. Mentir demande un effort, pas la peine d’en faire d’inutiles. Abordez les aspects sexuels, forcez-vous à être explicite…

Marc avait toujours de gros doutes sur le talent d’actrice de Mathilde. Il pensait que la seule méthode serait pour elle d’entrer dans la peau d’un personnage, si elle essayait juste ...