De l'habit au moine - Histoires de Sexe

De l'habit au moine

... plupart des gens qui se retrouvent ici se connaissent de vue, comme nous sommes inconnus, peut-être se méfient-ils. Il peut y avoir un protocole précis sur l’emplacement de chaque voiture, en nous garant en face d’eux nous avons peut-être violé une règle.
— Donc, il ne va rien se passer.
— Forçons un peu les choses. Sortez, marchez devant les trois voitures, jusqu’au talus, puis revenez.

Mathilde approuva de la tête. Visiblement, elle s’était attendue à ce genre de choses.

Elle inspira, puis ouvrit la portière. Elle fit exactement ce qui lui était prescrit. Au moment où elle atteignait le talus, la portière de la voiture la plus proche s’ouvrit, un homme en sortit. Mathilde pivota, s’immobilisa une seconde, et l’homme fit de même. Puis elle revint vers la voiture, à pas plus lents. L’homme rentra, referma la portière.

Mathilde avait les joues légèrement rosies. Elle se rassit à sa place, et commenta.

— Derrière le talus, il y a une prairie, des tables de pique-nique. Je pense que si j’avais continué, cet homme m’y aurait suivi. Mais à quoi s’attendait-il ensuite ? À ce que je m’allonge sur une des tables et me laisse sauter ?

Marc n’avait pas eu le temps de s’habituer à la nouvelle verdeur de langage de sa partenaire, mais se dit qu’il s’y ferait.

— Ceux et celles qui viennent dans ces lieux ont des attentes variables, et sont relativement policés. Les opportunistes vont profiter de ce qu’on leur offre, donc, si vous vous allongez sur une table, je ...

... pense qu’effectivement, vous vous ferez sauter, et pas qu’une fois… Mais si votre souhait est juste du voyeurisme, ou de l’exhibitionnisme, ou autre, vous trouverez votre compte. Les approches sont assez prudentes, respectueuses des attentes de l’autre.

Au bout d’un nouvelle période d’inactivité, Mathilde remarqua :

— J’ai l’impression qu’il y a beaucoup de respect, effectivement. Tellement qu’on ne va pas tarder à mourir d’ennui… Allumez les phares.

Un peu surpris, Marc obéit.

Mathilde sortit, se plaça trois mètres devant la voiture, dans l’axe exact d’un des phares. Puis, lentement, elle retroussa sa jupe… jusqu’à la taille. Ensuite, elle fit un lent 360°.

Elle ne portait pas de bas autofixants comme il l’avait décrit, mais bel et bien de vrais bas et un porte-jarretelles et, depuis son passage aux toilettes du Bar Irlandais, rien d’autre. Lorsqu’elle le voulait, elle savait improviser… en l’occurrence, d’une façon que Marc jugea positive.

Puis Mathilde remit sa jupe en place, et revint s’asseoir. Ses joues étaient rouge vif.

— Éteignez les phares. On va voir si ça perturbe le respect ambiant.

L’élocution de Mathilde était lente, difficile. En dépit de son attitude de défi, on sentait que sa tension était extrême. Elle se poussait à ses limites.

— Très joli point de vue. À vous réveiller un mort…
— Vous trouvez que c’est mieux qu’en vidéo ?

Marc se recroquevilla sur son siège.

— Que voulez-vous dire ?
— Que le modèle de caméra que vous avez ...