Voyage de noces - Histoires de Sexe

Voyage de noces

... n’en avons jamais reparlé. Moi, j’ai toujours cru que tu m’avais laissé carte blanche, que tu avais compris mon désir de profiter d’une occasion si particulière qu’elle ne se reproduirait plus jamais : deux hommes presque inconnus pour moi seule. Tu m’as fait ce soir-là le plus beau des cadeaux et tu as scellé définitivement mon amour pour toi. J’ai toujours cru que c’était par amour que tu t’étais effacé, pour mon plaisir.
— Excusez-moi, messieurs dames, mais nous allons fermer la brasserie, si vous voulez commander un dessert ou un café, c’est maintenant.

C’est le serveur ! Visiblement, il a entendu la dernière phrase de Zaïa, il parle en me regardant avec un sourire goguenard. Je sens dans son attitude un désir profond pour ma femme et un mélange de mépris et d’envie à mon égard. Quant à Zaïa, elle le regarde dans les yeux, bien droite, poitrine arrogante et lui dit sur le ton de la confidence, je l’entends à peine :

— Apporte-moi un banana-split et un thé au ginseng, beau brun.

Je suis sidéré par son attitude, décidément elle pousse le bouchon un peu loin ce soir. Je ne sais plus que penser, cherche-t-elle à m’exciter avant de rentrer ou me révèle-t-elle vraiment une partie cachée de sa personnalité ?

— Eh, tu rêves ou quoi ? Alors tu commandes ? Ce beau garçon ne va pas passer la soirée à me regarder, il n’a pas que ça à faire.

Elle dit ça sans me regarder, elle n’a d’yeux que pour lui. Après un temps de réflexion, ma décision est prise :

— Des ...

... fraises, une grande bombe de chantilly, et j’espère que vous n’oublierez pas la qualité du service !

Je lui dis cela sèchement pour le refroidir. Je le remets à sa place quand il croit bon de me préciser que la chantilly est maison, alors que j’ai reconnu depuis longtemps celle vendue en bombe par un célèbre grossiste de restauration.

Enfin je reprends le fil de la discussion afin de capter à nouveau l’attention de ma belle, mais est-elle seulement MA belle ?

— Qu’est-ce que tu vas encore inventer. À Tripoli ce soir-là, tu es rentrée dans la chambre à trois heures du matin avec ta copine Fairouz, je venais de rentrer de ma soirée narguilé et musique. Même si je n’étais pas très clair, je me souviens qu’elle m’a souhaité une bonne nuit en me faisant une bise rapide sur la bouche et qu’en partant elle m’a dit avec un grand sourire :
— Elle est restée une véritable épouse toute la soirée, ne t’inquiète pas.
— Décidément, mon mari adoré, tu ne comprends rien à la finesse orientale. Je suis restée une véritable épouse toutes ces années et jusqu’à ce soir, même quand je faisais des turluttes à Jean-Phi. Tu es le seul à avoir le privilège me faire vraiment l’amour, de prendre mon con, le seul à pouvoir m’offrir des jouissances vaginales profondes, le seul à répandre ton plaisir au fond de moi. Le sexe est le privilège, l’exclusivité que réserve une véritable épouse à son mari.
— C’est quoi encore ce charabia ? En plus, tout à l’heure tu as parlé de deux hommes inconnus alors ...