A la maison - Histoires de Sexe

A la maison

... Grâce à lui mais aussi, une sortie arrosée, une petite culotte enlevée, un bus nocturne, un siège surélevé et ta rencontre. Le destin est parfois compliqué.

Mais Lise complète :

— Surtout ta rencontre.

Un silence chargé de pensées érotiques passe. Mais, si mon envie de voir à nouveau ma femme avec Serge est forte, fort aussi est le fantasme de faire durer le plaisir avant de passer à l’acte. L’attente est toujours délicieuse lorsqu’on devine que ce n’est que "du bon" qui va venir.

— Ça nous a pris deux mois de travaux. On a tout refait. À cet étage nous avons…

Et me voici agent immobilier en faisant l’article :

— … le salon, le coin repas, les chambres, les commodités et ce beau balcon.

Serge me tend la perche en me demandant :

— Et cet escalier, il mène où ?

Et oui, à quoi peut bien mener cet escalier en colimaçon ? Assemblage aérien et métallique qui semble ne tenir que par quelques câbles.

— Chérie, tu veux bien montrer à Serge ?

Le voici le fameux moment de l’escalier que je citais au début de mon récit. Serge qui suit Lise ne peut qu’avoir une vue splendide sur ses jambes et surtout plus haut. Je sais ce qu’il peut voir et surtout ce qu’il doit imaginer. Il doit voir la transition des bas avec la peau délicate des cuisses. Il doit voir les fines bretelles dont les pinces retiennent avec précaution la soie fragile des bas en dentelle. Pour le reste, cela doit être moins évident car l’éclairage vient plutôt du plafond.

Son sourire alors ...

... qu’il tourne la tête vers moi est une récompense.

Nous arrivons sur le palier et je reprends mon rôle d’agent immobilier :

— La suite parentale. Salle de bain. Douche. La chambre, notre chambre…

Évidemment le lieu n’est pas neutre mais pour l’instant notre invité découvre une belle pièce. Grande, des poutres apparentes, mansardée mais avec cette singularité utilisée parfaitement pour des rangements, tiroirs et portes coulissantes. Mais le plus beau c’est la vue, une grande baie vitrée, face au lit, qui donne sur une terrasse suffisamment grande pour recevoir des accessoires de jardin. Bien entendu nous y passons. Serge en fait la visite. Il s’extasie sur la vue.

— Fantastique. La vue est magnifique. Personne en vis-à-vis…

Et tournant sur lui-même :

— Même derrière, votre toit vous protège des immeubles plus hauts. J’imagine qu’à la belle saison vous pouvez en profiter sans vous soucier des voisins.

Son ton est ironique et je comprends le sous-entendu.

— Nous n’avons pas encore pu expérimenter, mais il est vrai que cette intimité demande à être partagée.
— Paul a raison mais il y a trop de vent pour en profiter aujourd’hui. Rentrons.

Nous allons traverser la chambre pour rejoindre l’escalier que Serge s’arrête :

— J’ai une faveur à vous demander.
— Ah ! Et qu’est-ce que c’est ?
— Je voudrais que vous ouvriez devant moi ce petit meuble qui fait office de table de nuit.

Je m’étonne :

— Quelle drôle d’idée !

Lise renchérit :

— Il n’y a ...