A la maison - Histoires de Sexe

A la maison

... Oui, mais je voulais vous révéler à vous-mêmes, le temps m’était compté.
— Et avec le recul quel moment t’a laissé le meilleur souvenir ?
— Oh, tous, sinon il faut arrêter. Mais si je devais classer, je dirais la première fois. C’est la réalisation d’un rêve, d’un fantasme.
— Bien entendu, dis-je. Mais quoi encore. La première fois que tu as pu vraiment voir ta femme avec un autre ?
— Oui bien sûr mais aussi par l’imagination.
— Comment ?
— Je sais que pour un candauliste cela peut paraître étonnant, mais ne pas vraiment voir, juste entendre le couple, l’imaginer, et surtout, entendre sa femme avec l’amant détailler chaque instant, est une expérience inoubliable.
— Ah ! dis-je.
— Tiens par exemple, quel est l’endroit, en dehors de votre chambre où vous aimez faire l’amour ?

Sans réfléchir, je réponds aussitôt :

— La cuisine.
— Et toi Lise ?
— Paul a raison, la cuisine.
— Pourquoi ?

C’est encore moi qui réponds :

— Pour plein de raisons. Le lieu avec le plan de travail, la table, les tabourets ! Les attitudes de Lise lorsqu’elle bouge ! Comme elle sent que cela m’excite elle me provoque. Parfois elle revient avec juste un tablier. Alors, évidemment…
— Juste pour voir, ferme les yeux… Oui comme cela… Maintenant imagine, c’est comme dans un rêve… Lise se lève… Elle va à la cuisine… Elle s’active… Ses seins bougent, les muscles de ses fesses se contractent… Tu dors et tu ne peux pas bouger, mais tu vois un homme qui franchit la porte. Il la referme ...

... derrière lui. Toi tu ne peux pas bouger, paralysé. Tu entends Lise parler, l’homme lui répondre. Ils parlent de leur envie, de ce qu’ils ressentent. Tu n’es pas dans la pièce et pourtant tu entends tout. Chaque bruissement, chaque souffle et c’est comme si tu voyais. Tiens par exemple tu entends parfaitement le crissement des mains de l’homme sur les bas de soie et puis un souffle de Lise au moment où les mains trouvent sa peau.
— Je reconnais que c’est excitant.
— Moi je trouve cette idée particulièrement érotique, enchaîne ma femme.

Un silence de quelques secondes où je sens le regard de Paul mais aussi celui de Lise. Je ne sais quoi penser. Je ne suis pas encore rassasié de la vision de mon épouse avec son amant. Alors me contenter d’entendre !

— Pense à la parole ! ajoute Serge. De cette façon la parole se libère et chacun se sent plus libre…

Un nouveau regard de Lise. Et puis elle décide pour moi. Elle se lève et monte à l’étage.

— Elle est vraiment belle, me dit Serge.

Lui comme moi suivons ma femme franchir chaque marche, nous présentant sa croupe et puis au fur à mesure, rythmé par le claquement de ses talons sur les marches métalliques, son côté, puis de face. Elle s’enroule autour de ce colimaçon. Quelques secondes plus tard elle descend tenant à la main un foulard qu’elle brandit comme un trophée, le sourire aux lèvres.

Serge a raison, c’est comme un rêve. Elle passe devant nous pour aller à la cuisine. Serge la suit maintenant et moi derrière. Elle ...