1. Fêtes dans le Sud-Ouest


    Datte: 06/11/2019, Catégories: fh, fplusag, caférestau, pénétratio, occasion, Oral Auteur: Tito40, Source: Revebebe

    Je suis née ici, dans ce village du Sud-Ouest dont la culture bien ancrée se transmet de génération en génération. À presque 40 ans, j’ai connu toutes les fêtes estivales et leurs excès.
    
    Chaque année, les jeunes de 18 ans se regroupent pour animer les fêtes. Tous habillés de la même façon d’un costume souvent amusant, ils parcourent la ville de long en large pour se montrer, s’amuser et bien sûr, picoler. Des animations se déroulent un peu partout. Au centre du village, les bars et leurs sonos assourdissantes attirent les noctambules comme des aimants. À 4 heures, les festivités cessent, et les rues se vident tout doucement. Ça dure 4 jours.
    
    J’ai connu ces fêtes alors que j’étais enfant, regardant les jeunes de l’année avec envie, impatiente que mon tour arrive. J’ai connu ces fêtes l’année de mes 18 ans, vedette des quatre jours, impliquée et vivante. J’ai connu ces fêtes alors que j’étais une jeune femme écervelée, puis avec un copain, puis avec mon mari, toujours avec un grand plaisir désormais teinté de nostalgie. Cette année, j’ai répondu à la demande d’un cafetier de mes amis pour tenir un bar les nuits de vendredi et samedi. J’avais tellement abusé des serveurs durant ma jeunesse que rendre ce service m’est apparu évident.
    
    Dès 17 heures le vendredi, tous les serveurs étaient à pied d’œuvre pour positionner les bouteilles d’alcool et les doseurs associés, remplir les frigos de boissons sans alcool, sortir les verres en plastique de leurs emballages, stocker ...
    ... des glaçons à portée de main. À 21 heures, nous nous sommes retirés dans l’arrière-boutique pour nous restaurer et prendre le frais avant le rush. Le cafetier en a profité pour nous répéter les consignes, les tarifs, les erreurs à ne pas commettre, nous remercier à nouveau et nous souhaiter bon courage.
    
    À 22 heures, les clients commençaient à arriver, nombreux, jeunes. La place devant le bar devint vite noire d’une foule compacte, prête à la danse, prête à la fête. La sono a commencé à envoyer des décibels. Des airs régionaux que tout le monde reprenait en cœur. Des chansons cultes qui enflammaient les âmes. Il faisait encore à cette heure avancée une chaleur torride. De mon côté du comptoir, les choses commençaient à se compliquer. Des gens qui vous appellent, tous en même temps. Des commandes que vous avez de la peine à comprendre tellement la musique est forte. Des trous de mémoire au moment de trouver le jus d’ananas pour diluer la vodka, ou le bac à glaçons vide qu’il faut réapprovisionner, une opération rapide mais qui vous fait oublier la commande que vous aviez pourtant mémorisée.
    
    Trempée de sueur, je faisais mon possible pour satisfaire tout le monde, et en particulier un petit groupe de jeunes qui était arrivé tôt au comptoir et m’avait passé au moins 5 fois la même commande. Un étranger (comprenez par « étranger » qu’il n’est pas originaire du Sud-Ouest) se trouvait sur la même travée que moi, un type à l’air assez froid et distant. Nous ne cessions pas de nous ...
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