1. Récits érotiques de la mythologie (11). Récits érotiques issus de la bible : la femme adultère


    Datte: 05/11/2019, Catégories: A dormir debout, Auteur: Olga T, Source: Hds

    ... entreprend de le réaliser par sa fille dont les charmes ne sont pas passés inaperçus aux yeux d’Hérode Antipas.
    
    C’est ainsi, sans morale ni remord, que la reine pousse son mari à faire emprisonner Jean le Baptiste, mais cela ne lui suffit pas. Lors d’un banquet, elle convient d’un plan diabolique avec sa fille : Salomé dansera devant Hérode, à la condition que ce dernier exauce son vœu, un vœu non dévoilé mais auquel le roi passionné consent aveuglément. La danse lascive de la belle Salomé achève de séduire le monarque qui accède à son souhait alors révélé : la tête de Jean le Baptiste « sur un plateau d’argent ». Antipas, faible autant que désireux de profiter des charmes de Salomé, lui accorde l’exécution du prophète.
    
    Les deux personnages féminins d’Hérodiade et Salomé auraient donc pu tomber dans les oubliettes de l’histoire biblique. Mais la tradition théologique chrétienne va en décider autrement, parce qu’elle a besoin, selon le principe d’échos entre le Nouveau et l’Ancien Testament, d’autres figures que Ève pour asseoir son discours misogyne et son éthique antisexuelle fondée sur l’opposition de la chair et de l’esprit. Les Pères de l’Église vont ainsi donner naissance, bien malgré eux, à une figure qui se déploiera dans la création littéraire et artistique européenne au point de constituer un véritable mythe.
    
    Au quatrième siècle, les Pères de l'Eglise mirent sur le dos de la fille d'Hérodiade toutes sortes de crimes. Saint Ambroise écrit : " Elle ...
    ... dévoilait les parties de son corps que les mœurs apprennent à cacher..."
    
    Jean Chrysostome, mais aussi Augustin d’Hippone, sont à l’origine des deux principales caractéristiques de la figure de Salomé :
    
    • la danseuse perverse et dépravée ;
    
    • la femme fatale et diabolique, véritable incarnation de la lubricité et du vice. Saint Augustin écrit : « Sous sa tunique légère, la jeune fille apparaît dans une sorte de nudité : car pour exécuter sa danse, elle s’est inspirée d’une pensée diabolique : elle a voulu que la couleur de son vêtement simulât parfaitement la teinte de ses chairs. Tantôt elle se courbe de côté et présente son flanc aux yeux des spectateurs ; tantôt, en présence de ces hommes, elle fait parade de ses seins que l’étreinte des embrassements qu’elle a reçus a fortement déprimés. »
    
    Sous la plume de Saint-Augustin, Salomé se livre en toute conscience à une véritable bacchanale.
    
    QUELLES LECONS TIRER DE CES RECITS ?
    
    Ils ont tous en commun de vouloir dénoncer la débauche et l’adultère, et d’abord celui de la femme.
    
    Si on s’en tient aux textes eux-mêmes, on ne peut qu’être choqué par l’amoralité et les mensonges de la femme de Putiphar, par la facilité avec laquelle Bethsabée céda au roi David, par la cruauté de Jézabel ou encore par le comportement de Salomé et de sa mère « maquerelle », Hérodiade.
    
    J’ai déjà eu l’occasion de dire qu’à l’adultère, qui repose sur le mensonge, je préfère la liberté consentie au sein du couple et, encore plus le ...
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