1. 54.1 Le boblond vs le bobrun. Veni vidi…


    Datte: 17/03/2018, Catégories: Entre-nous, Les hommes, Auteur: Fab75du31, Source: Hds

    ... crois avoir mal entendu. Instinctivement, je me tourne vers lui. Il me balance le même regard qu’il sert aux filles, un regard charmeur, provocateur, indéchiffrable, les sourcils en chapeau, sexy à mort, un regard illuminé d’un petit un sourire sournois, coquin, une attitude en équilibre sur un fil invisible, entre charme et moquerie, entre sérieux et facétieux, entre premier et deuxième degré ; je sens que le bogoss est prêt à se laisser choir du côté du charme ou de la bêtise suivant la réaction à sa boutade ; son regard est « tout » et son contraire à la fois, je me demande comment il arrive à faire ça ; mais cette attitude de Julien est du grand art, car elle permet au beau gosse de toujours retomber sur ses pattes.
    
    Ah putain… je ne m’y attendais pas à celle-là… jamais je m’attendais à quelque chose de si direct… j’aurais dû mieux surveiller mes regards.
    
    Je suis tellement secoué par ses mots que je faillis emboutir une voiture arrêtée à un STOP.
    
    « Ok ok, j’arrête mes bêtises… vas-y, mets le cligno à gauche… ».
    
    Ainsi c’était juste de la bêtise… ça avait pourtant l’air si réelle sa question.
    
    Nous arrivons à proximité de l’autoécole et le bogoss me demande de garer la voiture sur une des places réservées sur le petit parking un peu plus loin.
    
    Je viens d’éteindre le moteur et de mettre le frein à main ; et là, je l’entends me glisser, la voix caressante, charmante, les yeux pétillants, un petit sourire coquin aux lèvres :
    
    « Je sais que tu me kiffes… ...
    ... t’arrête pas de me mater depuis le premier cours… assume… ».
    
    Je le regarde sans arriver à trouver quoi répondre.
    
    « Tu me trouves pas beau ? » il finit par me balancer avec un naturel déconcertant, avec une petite moue de déception et avec des yeux suppliants, comme si on avait porté un affront fatal à son ego.
    
    Mais il cherche quoi ? Il se fiche de moi ? Et si… il me cherchait vraiment…
    
    « Si, t’es un bomec… » je finis par lâcher.
    
    « Tu vois, c’est pas si difficile… » fait-il en recouvrant soudainement son beau sourire charmeur, accompagné d’une petite étincelle de fierté dans le regard.
    
    Et il continue :
    
    « Mais moi je ne suis pas Martin, moi je ne baise que les nanas… on se revoit en fin de semaine, bye ».
    
    L’après-midi, je me sens encore un peu plus sens dessus dessous que le matin et que la veille. Déjà que je me prends la tête pour tout un tas d’autres choses, il fallait que Julien en rajoute du sien.
    
    Mais à quoi il joue ce petit con ? Pourquoi me poser cette question ? Si je le kiffe ? Ça lui intéresse vraiment de savoir ? A quoi bon ? Surtout pour me balancer après qu’il « ne baise que les nanas »… en fait, il veut juste se moquer, se payer ma tête.
    
    Maman est partie au travail et je m’enferme dans ma chambre. Je n’ai toujours pas envie d’aller courir sur le canal. Je sens un grand vide en moi, et ce, malgré les mille pensées qui s’agitent dans ma tête. Je repense à Mourad, à ce plan désastreux ; je repense à Thibault, à sa gentillesse ; je repense à ...
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