1. 54.1 Le boblond vs le bobrun. Veni vidi…


    Datte: 17/03/2018, Catégories: Entre-nous, Les hommes, Auteur: Fab75du31, Source: Hds

    ... Julien, à sa question à brûle pourpoint : « Et moi, tu me kiffes aussi ? ».
    
    Et je repense à Jérém. Sans cesse. Je sais que la seule personne qui pourrait me faire du bien, apaiser mes angoisses, c’est lui. Car il en est à l’origine.
    
    Ainsi, les deux derniers couplets de la chanson « Erotica » résonnent dans ma tête.
    
    Only the one that hurts you can make you feel better/Seul celui qui te blesse peut te faire te sentir mieux
    
    Only the one that inflicts pain can take it away/Seul celui qui inflige la peine peut l'ôter
    
    J’ai besoin de le retrouver, besoin de retrouver son odeur, la chaleur de son corps, ses gestes de mec pendant qu’il se dessape, pendant l’amour, pendant qu’il se rhabille, qu’il fume sa cigarette ; besoin de retrouver les lignes de la plastique, de son visage, besoin d’entendre sa voix, besoin de retrouver les sensations au contact de ce corps, de ce sexe familier, un contact rassurant, d’une certaine façon.
    
    Ce mec est ma drogue et je me sens en manque ; et le manque est si fort que je me sens prêt à tout pour une nouvelle « dose » de mon Jérém. Prêt à tout faire, à tout accepter, à tout renoncer.
    
    J’en arrive même à me dire que si « La plus grande chose que vous apprendrez jamais/Est juste d'aimer et d'être aimé en retour… », je pourrais peut-être envisager de l’aimer même si je ne le suis pas en retour.
    
    J’ai envie de pleurer, de crier, de tout casser ; je me sens comme un animal en cage à qui on a arraché son plus grand bonheur ; je me sens ...
    ... abandonné, rejeté, méprisé.
    
    Je ne peux pas me résigner à ce que ça se termine de cette façon avec Jérém, sur cet échec, sur un « dégage ! ». Si ça doit se terminer, ça doit être sur un feu d’artifice grandiose.
    
    Je voudrais le voir une dernière fois avant qu’il ne quitte définitivement son appart ; mais on est déjà le 30, et s’il doit quitter les lieux à la fin du mois, le déménagement c’est pour aujourd’hui ou demain. La fin du déménagement, car samedi dernier l’appart était déjà à moitié vide.
    
    Autant me mettre le cœur en paix ; il n’y aura plus d’endroit pour se voir, alors pourquoi espérer ? Espérer quoi, d’ailleurs ?
    
    De toute façon, après son « dégage », je n’oserai même pas aller le voir à la brasserie, le seul endroit où je suis sûr de le trouver ; aller le voir pour quoi faire, à la fin ?
    
    C’est dur, mais je dois tenir bon, jusqu’à ce que ça passe. Il me manque horriblement. Mais je ne dois plus le voir. Je ne veux plus le voir.
    
    Mais en attendant, je déambule dans la maison vide, sans savoir quoi faire de mon après-midi trop long.
    
    Il est 15 heures, lorsque ça sonne à la porte. Je me rends dans l’entrée, j’ouvre la porte.
    
    Et là, PAF !
    
    Je tire le battant et c’est comme si je recevais un poing en pleine figure.
    
    Pendant un instant, une fraction infinitésimale de nanoseconde qui me paraît une éternité, mon sang arrête de circuler, mes poumons de respirer, mon cœur a des ratés, la boule et les papillons au ventre et le nœud dans la gorge sont là, ...
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