1. Je serai pendu demain matin


    Datte: 31/10/2019, Catégories: f, fh, couple, amour, Oral pénétratio, fdanus, fsodo, Humour fantastiqu, Auteur: Pericles, Source: Revebebe

    ... problème le mandrin fortement développé du borgne. Ils ont même réussi une fois à me mettre leurs deux matraques en même temps, c’est vous dire…
    
    Vous comprendrez que, finalement, je ne sois pas si triste que le borgne m’ait réveillé de cette manière, ce matin-là. Vivre pour n’être qu’une décharge à foutre pour mes gardiens n’a plus de sens pour moi, et un fond de religion anglicane me dit que peut-être y aura-t-il un meilleur après.
    
    Si j’avais su, j’aurais couru vers le gibet…
    
    Ce matin-là, donc, le soleil n’est pas encore levé qu’un grand ramdam se fait entendre à Newgate.
    
    Je reçois la visite d’un pasteur qui veut absolument sauver mon âme. Moi je veux bien, mais je ne vois pas pourquoi me confesser changerait quoi que ce soit à ma vie, mon passé, mon présent ou mon futur, qui s’annonce relativement bref.
    
    William Calcraft, le célèbre bourreau de Newgate est là lui aussi. On lui donnerait le bon Dieu sans confession avec son abondante barbe blanche. Il paraît que je serais sa 407ème exécution. Voilà quelque chose dont je ne suis pas peu fier !
    
    Après le seul repas à peu près potable que j’ai eu en trois semaines, on me traîne jusque sur la place publique. Quelle foule ! Il faut dire que Lord et Lady de Laze sont des aristocrates assez appréciés du peuple, auquel ils consacrent de nombreuses œuvres charitables ; autant vous dire que le public m’est assez hostile. Je reçois une quantité assez délirante de légumes pourris, et je me réjouis secrètement de voir que ...
    ... mes gardiens en reçoivent aussi.
    
    Péniblement, j’avance sous les huées, les quolibets, et j’arrive enfin au pied de l’échafaud.
    
    Je n’arrive pas à me rendre compte que je vais mourir là, à vingt ans. Le bilan de ma vie est consternant : moi qui voulais devenir un grand homme dont on chanterait les exploits partout, je suis à peine sorti de l’enfance et on va me pendre.
    
    Et je n’ai connu charnellement qu’une femme ; mais quelle femme ! Si j’ai plein de regrets quant à ce qu’aurait pu être ma vie, je n’ai aucun regret d’avoir occis celui qu’on allait forcer Jane à épouser. Ni pour moi, parce que je le referais encore si je revenais en arrière, ni pour Jane, qui aurait préféré se suicider plutôt que de se marier à cet immonde pourceau. Cela, la chanson du blondinet ne le dit pas.
    
    J’ai préféré me sacrifier, sachant bien ce qu’il m’arriverait, plutôt que de risquer de perdre Jane.
    
    Voilà ! J’ai escaladé les dix marches, et maintenant je domine la foule toujours aussi dense mais qui, d’un coup, s’est tue. Ils sont au spectacle et attendent l’acte principal. J’espère que ma nuque se brisera instantanément, mais je sais que les gens massés au pied de l’échafaud souhaitent que je m’étouffe lentement, le corps agité de convulsions de plus en plus faibles. Je le sais, parce que le trimestre dernier j’étais à leur place, à me délecter du supplice qu’on infligeait à un autre.
    
    Le bourreau me couvre la tête d’une cagoule (quel intérêt ? je me demande) puis m’attache les mains ...
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