1. La mère de Jean (1)


    Datte: 28/10/2019, Catégories: Divers, Auteur: Anthynéa, Source: Xstory

    ... squelettiques ou obèses.
    
    Non ! Adèle était belle, de cette beauté aux formes pleines sans être grosses, mais qui attiraient encore les regards concupiscents des messieurs d’un certain âge pour ne pas dire d’un âge certain. Mais elle se fichait de ces yeux qui venaient s’ancrer souvent sur une chute de reins aux fesses rebondies sans même s’attarder à un visage pourtant bien joli. Sa chevelure d’un brun tirant sur le roux n’intéressait guère les dragueurs impénitents qui collaient leurs regards libidineux sur son cul attrayant, mais qu’elle ne voulait pas facilement prêter.
    
    Alors, pour la frimousse sombre de son gamin, pour anormale qu’elle lui parut, elle n’avait aucune explication. Ce n’était pas faute d’avoir tenté le dialogue. Jean se taisait et elle ne voulait en rien le fâcher. Donc pas d’autre solution que d’attendre que ce soit lui qui se confesse, mais ça risquait de ne jamais se faire. Et s’il était comme son père… c’était plus que certain qu’elle n’obtiendrait jamais de réponses à ses questionnements. Et pourtant, cette image la minait pour de bon. Savoir que son fils avait peut-être des soucis… quelle mère ne se serait pas fait des cheveux ?
    
    — oooOOooo —
    
    L’abondance de neige de ce mois de janvier ne permettait pas les longs déplacements et Jean ne rentrerait pas par le train. Mais sa mère lui avait téléphoné qu’elle se rendrait par l’express régional à Nancy et qu’ils pourraient se voir s’il le désirait. Il s’inquiéta de savoir auprès de ses deux ...
    ... colocataires si elle pouvait venir lui rendre visite à l’appartement. Léo et Guy n’ayant rien contre, le garçon la rappela et lui demanda si par commodité elle voulait venir du vendredi soir au lundi matin. Ainsi, ils pourraient passer un peu plus de temps ensemble. Bien entendu, Adèle accepta de suite. Et vers dix-huit heures donc elle débarqua d’un train en provenance d’Épinal.
    
    Les rues étaient blanchies par une épaisse couche de neige et le fils et sa mère prirent un bus qui les emmena de la gare à la cité où il vivait. Les deux amis avec qui il partageait le quatre pièces cuisine étaient sortis et ils purent ainsi discuter sans trop se formaliser. Adèle prépara le repas du soir et ils dinèrent tous les deux, d’une quiche lorraine et d’une terrine qu’elle avait amenée de leurs Vosges.
    
    Puis après le film, Jean se couchait dans sa chambre alors qu’Adèle prenait le canapé.
    
    — Maman, prends donc ma chambre, tu y seras mieux !
    
    — Mais non ! Je ne suis pas là pour te déranger. Garde tes habitudes ! Tes copains ne rentrent pas cette nuit ?
    
    — Je n’en sais rien, ils ne m’ont rien dit ! Tu sais on est libre ici…
    
    — Oui, oui ! Ce n’est pas ce que je voulais…
    
    — Tu es certaine de ne pas vouloir le grand lit de la chambre ?
    
    — Mais oui… ne t’inquiète pas pour moi. C’est déjà bien gentil de me recevoir. J’ai amené un cadeau pour remercier tes amis…
    
    — Tu es folle, ils n’ont, enfin, nous n’avons besoin de rien, tu sais… nous nous débrouillons très bien toute l’année.
    
    — ...
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