La mère de Jean (1)
Datte: 28/10/2019,
Catégories:
Divers,
Auteur: Anthynéa, Source: Xstory
Depuis quelques jours le jeune homme était sombre. Son sourire avait disparu de son visage. Adèle ne comprenait pas pourquoi. Elle avait tenté de le faire parler, mais son fils avait hérité de son père Gilbert, de ce caractère plutôt renfermé qui avait mené le couple à la faillite. Tout au long de leur union, elle avait essayé de le faire s’ouvrir, sans jamais y parvenir. Alors un jour de guerre lasse, elle avait baissé le bras. Puis en découvrant une maitresse à son mari, Adèle avait fait ses valises, embarqué son petit Jean et les deux s’étaient installés dans un appartement de la cité HLM proche.
Le petit avait grandi. Sa mère et son père séparés, puis divorcés n’avaient pas gardé de contact. Et la belle-mère de Jean ne voulant pas recevoir ce mouflet encombrant, le garçon ne voyait son père que très rarement. Comme toujours dans ce genre d’histoire entre les grandes personnes, les gosses faisaient bien souvent les frais de l’opération. Mais s’il s’était mis remis de la séparation, sa mère ne pouvait que constater les ressemblances entre le fils et le père.
Et celles-ci n’étaient pas que physiques, elles se retrouvaient aussi dans les allures, dans le comportement de Jean. Plus il avançait en âge et plus ses traits lui donnaient à penser que son fils ressemblait à son mari en plus jeune. Elle n’avait jamais refait sa vie, et si comme toutes les femmes normalement constituées elle avait eu quelques amants, jamais le garçon n’en avait rien su. Adèle tout en ...
... travaillant le jour, s’occupait de lui et il poursuivait de bonnes études.
Son père avait dès le divorce signé, vendu la maison. Et il crachait au bassinet chaque mois, une somme plutôt rondelette qu’Adèle d’abord déposait sur un compte ouvert au nom de son petit. Compte dont depuis sa majorité, il était libre de disposer comme bon lui semblait. Avec le petit pactole reçu lors de la vente de la demeure du couple, sa mère avait acheté un petit pavillon et le cocon familial s’était reconstruit dans un quartier calme de la ville.
Adèle à quarante-deux ans avait donc un fils de vingt ans. Garçon aimant il rentrait chaque fin de semaine chez elle, et les autres jours ouvrés, il les passait dans un appartement pris en colocation avec deux autres jeunes de son âge. Adèle n’avait jamais mis les pieds qu’une seule fois chez son fils, pour son installation. Elle avait croisé à cette unique occasion deux garçons polis, réservés qui s’étaient montrés très discrets.
Depuis que son petit faisait bande à part, ses études de droit l’obligeant, elle avait tenté de retrouver un compagnon pour quelques sorties plus ou moins régulières. Mais elle s’était vite aperçue que les hommes sur ce plan plutôt intime avaient des goûts qu’elle ne partageait pas vraiment. Puis coucher à la première rencontre n’était pas son truc, alors aucun d’entre eux n’avait insisté et elle avait fini par abandonner. Elle n’était pas non plus dans les canons de la beauté actuelle, qui n’offraient aux yeux que des femmes ...