Échec et mat - Histoires de Sexe

Échec et mat

... !
— Et mon pied au cul, tu le veux ?

Je me rends compte que non seulement elle peut être mal embouchée, mais que sous le coup de la colère son accent russe réapparaît, et surtout qu’elle devient vraiment très belle lorsqu’elle s’énerve.

Le conservateur arrive alors que l’algarade s’envenime. Les mots doux fusent.

— Madame Cervin, que se passe-t-il ?
— Ce con est en train de foutre un PV à mon ami sous prétexte qu’il n’a pas son biscuit !
— Macaron, Madame, macaron.
— Allons, ce n’est qu’un malentendu. Faites-moi sauter cette contravention et on n’en parle plus.
— Peux pas : il est rédigé, répond le gratte-papier, l’air satisfait.

Maurice pince les lèvres, regarde l’autre comme on regarde un étron sur un trottoir, saisit son téléphone, compose un numéro.

— Georges ? C’est Maurice…
— …
— Non, ça ne va pas. J’ai un petit souci avec un de tes sbires qui vient de mettre une prune à Madame Cervin, devant MON musée !
— …
— Oui, elle-même.
— …
— Alors tu la fais sauter, sinon je rembourse moi-même le PV et j’envoie un courrier à la presse pour signaler comment on traite les handicapés dans TA ville !
— …
— Voilà, c’est arrangé. Quant à vous, mon brave, dit-il au contractuel, je crois que vous allez être de corvée de chiottes pendant un bon moment !

Après d’amples remerciements, nous quittons Maurice.

— Tu allais vraiment lui mettre ton pied au cul ?
— Ben oui, il le méritait !

Elle me dit cela d’un air si ingénu que j’éclate de rire. Elle ...

... aussi.

Nous rions encore lorsque nous arrivons chez elle.

— Serais-tu partante pour une expédition dimanche prochain ?
— Peut-être ; ça dépend de l’endroit.
— Il te faudrait un pique-nique et un maillot de bain.
— La mer ?
— Surprise !

~o~

Je l’ai portée jusque la plage dans mes bras.

Cette fois, je ne me suis pas garé sur un emplacement réservé : je ne vais pas avoir un Maurice sous la main à chaque sortie.

Je me fais la réflexion que c’est une fausse maigre : lorsque je la porte, je sens contre mon corps de fermes rondeurs bien agréables.

Après l’avoir déposée sur le sable, je fais un second voyage avec le pique-nique et toute l’intendance.

Elle a profité de mon absence pour enlever son tee-shirt et son pantalon. Une petite coque couleur chair protège son genou.

Je retrouve une superbe créature en bikini rose. Sa poitrine tient à peine dans les petits bonnets, et le bas me renvoie à mes études de primaire : deux triangles isocèles reliés par deux petites ficelles. Penser à Pythagore, Thalès ou Euclide dans un moment pareil, je dois couver une cochonnerie…

— Il y a tellement longtemps que je ne suis pas venue à la plage… Sentir l’air, le soleil sur mon visage, je ne pensais pas que c’était si bon.

Je me passe de la crème solaire sur le corps.

— Tu as bien fait de l’amener : avec ma peau de blonde, il ne manquerait plus que je pèle.

Elle s’enduit soigneusement de crème.

— Tu pourrais m’en étaler sur le dos, s’il te plaît ?

Lui passer ...