Le miroir à trois faces
Datte: 16/03/2018,
Catégories:
fff,
hplusag,
jeunes,
vacances,
Voyeur / Exhib / Nudisme
miroir,
intermast,
Oral
init,
Auteur: Anophèle, Source: Revebebe
... l’autre pièce en passant.
J’ai pensé un instant que la crainte de voir débarquer papa-maman au retour d’Aix avait pu être la cause de la volte-face. Mais au festival, dans la cour de l’archevêché, « Nabucco » devait en être à peine au dernier acte et côté navettes, il n’y en avait évidemment plus à cette heure. J’aurais pu m’avancer, dire ou faire n’importe quoi qui aurait amadoué des susceptibilités à fleur de peau. Dans mon for intérieur, je ne pouvais que me sentir infiniment complice pour des raisons que je n’étais d’ailleurs pas seule à reconnaître. La môme a un charme fou, c’est vrai. Il émane d’elle un magnétisme sensuel qui s’était déjà manifesté le premier soir, celui où ils m’avaient invitée à leur table pour le dessert.
Elle est le genre d’ingénue dont on est amoureuse avant même de se poser la question de faisabilité. Le bord de nappe qu’on s’amuse à soulever et qu’on agite sous le prétexte de se faire de l’air. Les yeux qui plongent alors sur tes cuisses comme une invite à la provocation et le visage qui s’éclaire quand les regards court-circuitent… autant de signes qui ne sont pas de nature à dompter les neurones ! Toute imbue de son savoir-faire, Margrit n’avait d’ailleurs rien trouvé de mieux que de dire en pouffant :
— La monnaie de ta pièce ma chère… avec le short débraillé que tu avais ce soir-là, tu t’étonnes ?
Oh ce n’est certes pas uniquement pour la beauté du paysage que j’ai arpenté les sentiers le lendemain, à la recherche incertaine ...
... d’une demoiselle et de sa plagette préférée. Ni que je me suis finalement retrouvée le bec dans l’eau, seule à l’abri d’un rocher complaisant. Disons que j’étais certaine de l’être (seule) et quelque part rassurée de n’avoir été vue ni dérangée pendant ce temps où les chimères m’invitèrent dans un hymne à l’amour que l’on dit solitaire. J’en étais du moins persuadée jusqu’à ce qu’à l’anisette du soir, on me tende « la revue que t’as oubliée près du rocher » avec un sourire angélique ! Bah, après tout le voyeurisme, lorsqu’il est accidentel, n’est qu’une part de nos rêves d’adolescentes. C’eut été saugrenu de demander non pas si, mais comment elle m’avait vue et pourquoi elle ne s’était pas manifestée.
°°°
Dans le micocoulier en face de la fenêtre, cette foutue cigale s’était remise à faire crisser ses ailes, crispante et monocorde. Chanson de geste d’un autre âge qu’une Dame Margrit en quête d’inspiration s’essayait à recomposer de façon plus ou moins synchrone, les bras enfouis entre les cuisses dans les pans de sa jupe. Moments presque figés faits de cruelles incertitudes, où l’expérience, les acquis et même l’enthousiasme semblent remis en question.
Les yeux qu’on relève par intervalles pétillent pourtant de cette énergie exubérante qui avait jusque-là fait merveille… à condition de le dire vite, bien sûr. La bravade désopilante de mademoiselle – rien qu’une pirouette en fait – ne pouvait simplement plus à ce stade prendre des allures de Waterloo. Remettre les ...