1. Anna


    Datte: 17/10/2019, Catégories: prost, policier, Auteur: Freezrick, Source: Revebebe

    ... gauche. Elle entre en premier, me demande de m’asseoir. Je trouve une chaise de cuisine recouverte d’une pile de vêtements. Je jette le tout par terre.
    
    Cinq minutes lui suffisent, elle se déshabille et s’allonge sur le lit, allume une cigarette. Son studio est sale, des vêtements partout. Une odeur alliant humidité et renfermé. Elle appuie sur un interrupteur sur le mur. Le plafond prend une autre couleur, il est rouge, on dit que c’est la couleur de l’amour. Je l’associe à autre chose. Boulot. Allons-y. Je me déshabille et ne garde que mon slip. Je suis moche. Elle ne remarque rien.
    
    Je m’approche du lit, elle se redresse. M’enlève mon slip et commence à me sucer. Je ferme les yeux. Les images défilent devant moi. Elle ne dit rien. Je me laisse faire. Une pro, bizarrement cela nous rapproche. Nous faisons notre travail méticuleusement, sans a priori, sans remords, sans dégoût. Rien. Mon pénis est dur, elle est douée. Je lui repousse la tête, je veux la pénétrer, elle comprend et se couche sur le dos. Mes forces retrouvées, je monte sur le lit, lui lève les jambes et les place sur mes épaules, elle se laisse pratiquement docilement faire, sans vouloir dominer. Elle ne dit toujours rien. Mes allers-retours sont d’abord tendres, puis plus appuyés et enfin très accélérés. Finalement je jouis, elle, je ne pense pas, je suis trop rapide. La passe n’a pas duré plus de trente minutes.
    
    Je me rhabille, laisse de l’argent près du lit. Elle est toujours là, couchée, fume, ...
    ... elle pense à son futur client, sa clope, ou peut-être à la fin de sa journée. Je ne la reverrai jamais. Il me faut prendre des précautions dans mon travail. Sur le point d’ouvrir la porte, je me retourne et lui demande son nom.
    
    — Appelle-moi Anna !
    
    Je descends les marches, prends l’allée et me retrouve à nouveau sur l’avenue, je cherche des yeux ma voiture. Il est tard, je suis fatigué. Je dois dormir, je travaille tôt demain.
    
    * * * * *
    
    Sept heures, il est temps, je prends mon uniforme. Un travail m’attend. Je m’habille en noir. Mon client m’a prévenu, il m’a laissé une enveloppe à la Poste. Le temps s’est amélioré, il fait beau, je marche à côté de vieux qui parlent du boucher, de jeunes mères pressées de se débarrasser de leur rejeton, le monde de la journée n’est vraiment pas pour moi.
    
    J’arrive pour l’ouverture, le guichet est encore libre, les collectionneurs de timbres ou les titulaires de livret A ne sont pas encore à mes bottes. J’ai le temps. Je récupère ma lettre. Il faut m’isoler pour ouvrir mon courrier. Marchant vers un parc, je repense à ma nuit, à cette prostituée, une femme sûrement bien, un peu perdue. Sa vie doit être bien triste, mais ne le suis-je pas aussi, enfermé dans ma solitude ?
    
    Sur un banc, la couleur de l’enveloppe fait tache sur mon pantalon noir, je parcours les papiers, mon employeur stipule que le travail doit être terminé aujourd’hui. J’espère que mon patient n’habite pas trop loin. C’est quelques ruelles à côté. Le sujet : ...
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