1. Mon salaud de gendre me révèle à moi-même (4)


    Datte: 16/10/2019, Catégories: Hétéro Auteur: l'estello, Source: Xstory

    — Marie... Marie... eh oh......
    
    Cette voix semble proche et en même temps je ne parviens pas à voir qui m’appelle et d’où elle vient exactement. Elle continue, Marie, Marie. Cela me semble des heures. Moi, je suis dans la classe devant des élèves que je ne connais pas, vêtue de mon pyjama et tenant dans les mains un bocal de confiture et un couteau de cuisine. Soudain, je tremble et je traverse le mur de la classe comme un fantôme. « Oh Marie ! Je m’en vais ! »
    
    J’ouvre les yeux précipitamment; un rêve dénué de sens, mais une voix bien réelle, celle de mon mari qui se tient debout près de moi, le bras sur mon épaule.
    
    — Chérie, excuse-moi de te réveiller; j’ai oublié de te dire que j’allais faire du vélo avec des copains ce matin, je cherche mes mitaines, tu ne sais pas où elles sont ?
    
    — Tes quoi ?
    
    — Mes gants de vélo d’été, les courts ! Je ne sais pas où ils sont.
    
    — Pfouu, dans un carton sur la première étagère au garage. Quelle heure est-il ? Tu ne travailles pas ?
    
    — Il est 7 heures et on est samedi. Je rentre vers midi, à tout.
    
    Mauvais réveil, je suis en vacances, c’est vrai; mais psychologiquement, être réveillée à 7 heures un samedi, c’est dur ! Je me tourne légèrement et referme les yeux. Dans ce demi-sommeil qui s’offre à moi, j’entends le garage se fermer, puis le calme plat, le silence profond, je dors à nouveau. Quand je rouvre les paupières, j’ai l’impression d’avoir refait une nuit complète. Un coup d’œil à mon téléphone, 8h15; cette petite ...
    ... heure en plus a suffi à ce que je me lève en forme.
    
    J’enfile un short et un tee-shirt par-dessus mon ensemble pyjama, et je sors de la chambre. Machinalement, je jette un coup d’œil vers la chambre de ma fille, la porte est close. Je me dirige vers l’escalier et mon pied s’avance de la première marche quand un bruit inhabituel surprend ma vigilance. Un petit « oui » prononcé dans un souffle, comme arraché à quelqu’un hors d’haleine. J’hésite à entamer ma descente, je reste là, le pied au-dessus du vide, l’oreille tendue et alerte, prête à décrypter le moindre son. Rien, je pose enfin mon pied et m’apprête à lui joindre son comparse quand un « ... Oh, bébé » vient jusqu’à moi. La voix est masculine, rauque, pas de doute, c’est celle de Jordan.
    
    Je me mords mes lèvres, je me souviens d’hier soir; mes genoux sur le carrelage froid, ma tête heurtant le mur, les grands coups de reins qui propulsaient toujours un peu plus loin sa marchandise en moi et la bave que je n’arrive pas à réguler ni avaler...
    
    Je me raffermis avec mon sacro-saint rôle de mère : je dois m’assurer qu’il la traite bien. Alors, je rebrousse chemin, et à pas de velours, glisse presque sur le parquet pour approcher sans bruit de la porte de ma fille. Pas de bruit, pas de gémissements, pas de draps que l’on froisse ni de lit qui craque. Bon sang, mais que font-ils là-dedans ? Je ne suis pas assez téméraire pour entrouvrir la porte, pourtant j’en meurs d’envie. Je colle l’oreille à la porte, c’est le maximum ...
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