Le petit bois, la petite maison de bois et le petit pont de bois. (1)
Datte: 16/03/2018,
Catégories:
Divers,
Auteur: Pikatchu, Source: Xstory
... gardes, elle s’approcha, mais le vieux râlait toujours. De rage, il tenta de lui attraper le mollet ; mais plus rapide que lui, elle envoya un nouveau coup de pied dans les roubignoles du père menaçant. Le vieux hurla de plus belle et pleura sur sa virilité qu’il venait de perdre pour un bon moment, et sans demander son reste elle s’enfuit en courant. Elle courut longtemps, jusqu’à l’épuisement. Quand enfin elle trouva refuge dans un buisson, certaine de ne pas avoir été suivie et rassurée, elle décida de manger et d’y passer la nuit.
Lorsque le soleil la réveilla, il était presque au firmament. Assoiffée, elle vola quelques pommes dans un verger et continua son chemin. Où allait-elle ? Prise de subites inquiétudes, l’idée de retourner lui effleura un instant l’esprit. Mais la pensée de se faire farcir le croupion par son père en colère lui remit les idées d’aplomb et elle décida d’aller tout droit vers le sud. Motivée, elle continua son chemin et marcha pendant deux longs jours. Comme personne n’était à ses trousses, elle se sentait sereine. Elle marchait, marchait quand au loin elle aperçut un bois. « Cet endroit sera parfait pour y passer la nuit ! » pensa-t-elle. Elle accéléra le pas, mais à la croisée d’un chemin deux beaux gentilshommes à cheval la hélèrent :
— Holà, Mam’zelle ; que fais-tu donc ici ? demanda l’un des deux hommes.
Surprise, elle bafouilla :
— Je vais… là-bas. Laissez-moi passer, je suis pressée !
Les hommes descendirent de leurs montures ...
... et s’approchèrent de la belle.
— Tu me parais bien enhardie pour une donzelle de ton espèce ! dit l’un sur un ton sarcastique.
— Que me voulez-vous ? Laissez-moi tranquille ou… ! rétorqua-t-elle sur un ton agressif.
— Ou quoi ? Voyez-vous ça… mais c’est qu’elle serait agressive, la bougresse ! Je voulais juste te rendre service ; nous pourrions t’y conduire, à ton… là-bas, et c’est avec plaisir que je vous prendrai sur mon pur-sang.
— C’est gentil de votre part, mais nous n’allons pas dans la même direction.
— Peu m’importe ; je ferai le détour si vous consentez à nous faire quelques gâteries.
Même si elle était jeunette en termes de quéquettes, elle comprit immédiatement le sens du mot « gâteries ». Elle en déduisit que la gâterie en question était bel et bien en rapport avec son abricot. Un peu paniquée, elle refusa fermement :
— Je n’en fous de votre gentillesse, je ne vous ferai pas de gâteries ; alors laissez-moi passer !
Mais les deux hommes comptaient bien profiter du petit bijou qu’ils avaient devant eux et avancèrent vers elle.
— Tu as tort de ne pas en profiter car tu as de la chance que l’on t’ait remarquée. Habillée de la sorte avec tes guenilles, mal coiffée – et en plus tu sens mauvais – tu ne devrais pas laisser passer pareille occasion…
— J’ai compris : c’est mon cul que vous voulez !
— Tu comprends vite, pour une paysanne comme toi. Alors ?
Sous sa cape, elle serra fermement son couteau, prête à éventrer ces deux malotrus, ...